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Drogue = pouvoir maléfique
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Drogue = pouvoir maléfique
Le contenu audio du pen drive, rattaché à l’affidavit du détenu Vimen Sabapati, confirme le pourrissement d’une section de la police et de l’infiltration de la mafia des drogues dans les sphères décisionnelles du gouvernement. Les extraits sonores diffusés hier après-midi sur lexpress.mu et le reste de la presse, largement répercutés sur les réseaux sociaux, nécessitent des actions rapides et non-conventionnelles pour mater la puissance des réseaux mafieux actuellement à l’œuvre.
On n’a pas d’autre choix que de s’unir en une seule alliance nationale pour nettoyer la police et combattre les mafieux.
Nous pensons qu’il est impératif que Pravind Jugnauth, Xavier Duval, Navin Ramgoolam, Paul Bérenger et Rama Valayden, s’ils sont de vrais patriotes, devraient, dès ce matin, annuler leurs occupations sociales habituelles pour s’asseoir autour d’une table afin d’entériner, ensemble, des mesures exceptionnelles, de concert avec le commissaire de police. On n’a pas une minute à perdre, tant la situation est préoccupante. La mafia s’est infiltrée à des niveaux inimaginables...
Est-ce normal, qu’après ce qui est désormais du domaine public, que le notoire ASP Ashik Jagai et son équipe soient toujours en service, même s’il ne s’agit que des allégations à ce stade ? D’ailleurs qui va enquêter : la police sur la police ?
Combien de parfums, chaînes en or, bagues, bouteilles de whisky, chocolats Ferrero Rocher, pouliahs de gandia, grammes de drogue dure, armes à feu ont été volés par des policiers dans l’exercice de leurs fonctions ? Comment le commissaire de police pourrait laisser une poignée d’officiers, manifestement corrompus et mouillés dans le trafic, ternir la réputation de plus de 12 000 policiers (dont la plupart, j’ose espérer, sont irréprochables) ? Les tomates gâtées ne contaminentelles pas les autres à une vitesse bien plus grande que les examens de promotion au sein de la jadis «force» policière ?
Ne devrait-on pas revoir le plan de travail de tous ceux qui mènent des enquêtes sur Raquel Jolicoeur, Vimen Sabapati, Bruneau Laurette, Sherry Singh, et des opposants au pouvoir ? Pourquoi Jagai a essayé de faire arrêter des journalistes suite aux articles relatifs à Franklin ? Pourquoi et pour qui a-t-on protégé et protège-t-on Franklin, au lieu de le mettre sur un avion pour St Denis ?! La question est encore plus pertinente aujourd’hui.
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Au milieu des ténèbres, quelques embellies. Parmi elles : de récentes positions fermes du bureau du DPP et de la magistrature, soutenues par la loi et l’esprit de la loi, qui contrastent avec celles de la police et de l’ICAC, qui apportent quand même du baume au cœur. Tout n’est pas fini alors ? Manifestement il y a encore des institutions qui fonctionnent, et des juristes et autres officiers qui font leur travail correctement - en dépit des pressions politiciennes si envahissantes, si toxiques, si menaçantes.
Il n’y a pas si longtemps l’express saluait la magistrate Vidya Mungroo-Jugurnath pour son courageux rapport dans le sillage de l’enquête judiciaire sur l’affaire Kistnen ; un rapport que certains ont récemment essayé d’escamoter, précisément parce que ce rapport est un véritable réquisitoire contre plusieurs institutions et officiers qui sont censés faire respecter la loi. Les extraits sonores de Vimen Sabapati confirment que nous avons affaire à des départements et officiers, au fonctionnement mafieux, gangrenés par la corruption et l’argent de la drogue, qui serait la seule antidote, selon les pourris, contre la vie chère qui affecte par ailleurs le reste des contribuables étrangers au trafic de la drogue. En passant, pourquoi, malgré le rapport Lam Shang Leen, l’ADSU n’a toujours pas été démantelée ? À qui profite cela ?
À chaque dérive, chaque écart, nous sommes nombreux à prendre la plume, pour consigner nos états d’âme dans une tentative d’opposer sans cesse le bien au mal. L’une des références ultimes pour ceux qui dénoncent demeure Victor Hugo, dont les mots dépassent le temps et l’espace : «Je viens d’un pays où le peuple ne perd ni la raison, ni l’amour, mais où il doit redresser chaque jour sa barricade contre le flot dévastateur de la misère, de l’iniquité et de l’oppression. Le peuple a toujours chéri la mesure et l’harmonie, la justice et la liberté.» Cet état d’affrontement systématique, entre deux camps ou plus, cette guerre civile qui ne dit pas son nom, car elle reste sournoise, nous empêche de voir au-delà des conflits du jour. Dommage, car, pour reprendre les mots de Hugo, «est-ce que toute guerre entre hommes n’est pas guerre entre frères ? La guerre ne se qualifie que par son but. Il n’y a ni guerre étrangère ni guerre civile; il n’y a que la guerre injuste et la guerre juste...»
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C’est le droit le plus strict des peuples de choisir leurs dirigeants, d’inventer leurs héros et d’être mal gérés. Ce sont, à la fois, les forces et les faiblesses d’une démocratie (qui est en fait la tyrannie de la majorité parlementaire). Toutefois, la pression de la rue a, heureusement, ses limites ; dans un État de droit, sa liberté devrait s’arrêter précisément là où commence la primauté du droit commun. Comme dans l’affaire MedPoint, quand on avait vu tout un Conseil des ministres en train de critiquer le verdict des magistrats Ramsoondar et Neerooa, devant une foule de déchaînés ayant pris d’assaut la cour intermédiaire, il y a de quoi s’inquiéter. Quand tout un bureau politique du principal parti au pouvoir laisse entendre, quelques minutes après le verdict surprise de la justice contre leur leader, que «nou pou manz ar zot, nou pa per zot !». C’est quoi un État de droit ? L’ONU le définit comme un principe de gouvernance en vertu duquel l’ensemble des individus, des institutions, y compris l’État lui-même, ont à répondre de l’observation de lois, appliquées de façon identique pour tous. Il y a deux catégories de policiers. Les ripoux versus les honnêtes gens. Aujourd’hui, plus que jamais, il nous faut protéger cette police qui n’est pas trempée dans le trafic de drogue et arrêter celle qui s’enrichit du trafic, le judiciaire, le bureau du DPP et tous ceux qui apportent leur contribution pour faire pencher la balance dans le camp du droit. Il est indispensable de promouvoir, à tous les niveaux, l’État de droit, si l’on veut combattre le trafic et les trafiquants afin d’instaurer une paix et sérénité durables. Le gouvernement est au pied du mur. Il ne peut qu’agir et arrêter de parler de complot de journalistes. Ne nous trompons pas d’ennemis ici. SVP !
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