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Contempt of Court
La grotesque tentative du représentant du commissaire de police, le SP Gangadin, de contourner, hier au tribunal de Mahébourg, le bureau du Directeur des poursuites publiques (DPP) et de priver les frères Bissessur et Doomila Moheeputh de leur liberté illustre les relations de plus en plus difficiles entre les Casernes centrales et le bureau du DPP.
Ceux présents en cour hier ont été surpris par le surintendant de police qui, en tant que porte-parole d’Anil Kumar Dip, évoquait une «volte-face» des poursuites publiques. Manifestement, la police ne voulait pas que les Bissessur soient relâchés, alors que l’arrestation devrait demeurer l’exception, et non pas la norme de la Special Striking Team (SST), qui a ainsi subi un autre revers en cour.
La double absence au pays du commissaire de police et du DPP n’arrange pas les choses, surtout au niveau des Casernes centrales, avec une SST qui n’hésite pas à prendre la loi entre ses mains, en présentant des mandats de perquisition approuvés par des policiers et non des magistrats.
«L’outrage fait publiquement, d’une manière quelconque, dans l’exercice de leurs fonctions, ou en raison de leurs fonctions (…) soit à un tribunal ou à une cour de justice, ou à un ou plusieurs magistrats (…) sera puni par une peine d’emprisonnement, et d’une amende qui n’excédera pas Rs 10 000.» Dans nos textes de loi, l’outrage demeure un délit clairement défini avec comme peine : emprisonnement et amende. Mais le SP Gangadin n’en avait cure.
Les policiers comme Jagai et Gangadin sont peut-être influencés par Pravind Jugnauth qui avait sévèrement critiqué la magistrate Jade Ngan Chai King (d’«inkonpétan ki pa konn lalwa») et le DPP Rashid Ahmine, dans le cadre de la libération sous caution de Bruneau Laurette. Pour montrer l’exemple, qui va traîner le PM en justice pour ce dérapage qui n’a pas été sanctionné? Le Bar Council, la cheffe juge, le DPP, aucune institution, hormis la presse, n’a relevé l’impair. Rappelons qu’un citoyen qui a écouté la bande sonore du Premier ministre critiquant une magistrate (avant l’exercice de mutation) pourrait aussi consigner une déposition et loger une Private Prosecution. Et ce sera alors au… DPP de trancher !
Si l’on se tait, on va permettre à l’État de droit de foutre le camp. Dans une autocratie qui se construit, le droit ne se présente plus comme un droit mais comme un devoir. C’est un devoir pour la société et l’humanité.
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