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Arène politique, sans immunité
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Arène politique, sans immunité
Entouré de deux députés PTr suspendus par le speaker, Osman Mahomed et Dr Farhad Aumeer, Arvin Boolell a entraîné Sooroojdev Phokeer hors du Parlement. En évoquant le projet d’achat d’une maison officielle pour le speaker -- ce qui n’a jamais été d’actualité depuis 1995 au moins -- au prix d’une trentaine de millions de nos roupies, Boolell s’accorde un match retour contre le speaker alors que le Parlement entre en vacances jusqu’au 16 octobre.
«I’m on my feet ! Do not talk!». Alors que le speaker abuse de ses prérogatives, au vu et au su de tous, avec la complicité du Leader of the House, il est bien plus vulnérable dans l’arène publique.
Après avoir été Campaign Manager du MSM au numéro 10 pour contrecarrer Navin Ramgoolam sur le terrain, Sooroojdev Phokeer a été nommé speaker pour neutraliser les parlementaires de l’opposition, qu’il mate avec une efficacité et une subjectivité manifestes. Il a souvent poussé le bouchon trop loin, par exemple le 3 août 2021, quand il a lancé, à pas moins de 11 reprises, à Rajesh Bhagwan : «Look at your face!» – sous le regard complice et amusé de la majorité !
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Se souvient-on toujours que grâce au pouvoir d’attraction de l’appareil d’État, le PTr d’avant 2014 avait facilement aimanté Mireille Martin, Jim Seetaram et Pratibah Bholah (tous du MSM), alors que l’opposition, malgré ses nombreux effets d’annonce, n’a jamais pu magnétiser aucun des membres de la majorité gouvernementale. Ceux qui avaient analysé les différentes permutations possibles avec le total de 69 députés que comptait notre Hémicycle, étaient catégoriques. Le pouvoir n’aurait jamais pu échapper à Navin Ramgoolam avant les législatives de 2014. Et puis, il y a eu le «viré mam», avec les conséquences que l’on sait désormais...
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Combien de fois Xavier-Luc Duval et Paul Bérenger se sont copieusement insultés avant et surtout depuis l’étranglement manqué (dans les couloirs du Parlement) du premier par le second ? Mais c’est de l’histoire ancienne, nous assure-t-on désormais.
Dans un précédent éditorial, en 2014, l’on évoquait un programme, mis en place par un de nos compatriotes, à Harvard, pour le compte de Google, qui permet de compter le nombre de fois qu’un terme ou mot est utilisé pour dégager des tendances historiques. «Le N-GramViewer de notre compatriote Jean-Baptiste Michel (conçu avec son ami Erez Aiden) nous révèle que les mathématiques peuvent aider à comprendre le monde et ses acteurs. De nos jours, à l’ère du ‘Big Data’, il est devenu possible d’analyser les tendances ayant défini les sociétés et leur contexte, bref d’utiliser les mathématiques pour une compréhension plus large des phénomènes humains. Chez nous, le nombre de fois que les mots ‘Ramgoolam’, ‘Jugnauth’, ‘Bérenger’ et ‘Duval’ ont été associés à notre courte histoire politique est largement supérieur à la somme totale de tous les autres patronymes réunis.»
Au XXIe siècle, il ne faut pas minimiser le risque que, défaitiste, on finisse par croire que ces dynasties sont incontournables, même s’ils sont contraires à l’esprit républicain.
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