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(Ré-ré)réforme électorale
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(Ré-ré)réforme électorale
La PNQ sur la révision des procédures électorales a permis au Premier ministre de remettre sur le tapis le serpent de mer qu’est la réforme électorale d’envergure constitutionnelle. Ainsi, il n’y aurait pas de «select committee» sur le sujet car un «comité ministériel» s’y penche déjà ! En attendant le tant promis «white paper», ou un projet de loi concret, nous avons droit à des bribes d’information par-ci, par-là.
Aux dernières nouvelles, le gouvernement évoquait vaguement un nouveau Parlement de 80 députés – les représentants additionnels ne seraient apparemment plus désignés par la commission électorale, mais par les leaders des partis. Ainsi, des propriétaires de parti, déjà omnipotents, prendraient désormais sur eux pour placer leurs préférés sur les bancs de l’Assemblée nationale afin qu’on leur octroie salaire, voiture duty free, per diem, etc.
Autre sujet fuité mais dont le mécanisme demeure flou : le financement politique. Il serait question, dit-on, d’un remboursement de l’État (c’est-à-dire de nos roupies) après la proclamation des résultats en se basant sur les scores ! Mais qui va donc financer la campagne et les élections avant ce remboursement ? Des bookmakers ? Des trafiquants ? Des patrons du secteur privé qui se sont abreuvés à la source MIC ?
Enfin, il y aurait, séparément, une loi antitransfuges présenté par un gouvernement qui ne cesse pas de débaucher.
Il devient de plus en plus évident que ceux qui ont bénéficié du système électoral vont extraire le maximum de jus électoral de ce système politique qui les a enrichis. Si pratiquement tout le monde est plus ou moins d’accord qu’il nous faut, sans tarder, réformer le système électoral inique (y compris les conservateurs purs et durs), d’autant plus qu’il y a le pronouncement de l’ONU à respecter, les chances qu’une vraie réforme, intégrale et intégrée, se matérialise sont minces. À la rigueur on aura quelques retouches cosmétiques qui serviront de poudre de perlimpinpin.
Pravind Jugnauth a cité Navin Ramgoolam en répondant à Xavier-Luc Duval. N’oublions pas que sir Anerood avait répété qu’il ne croyait pas en la proportionnelle (même à un seuil de 7,5 %), eu égard à l’expérience rodriguaise. Il y a aussi la position, considérée rétrograde, de plus d’un dirigeant qui pousse au maintien du Best Loser System (BLS), alors que nous sommes en 2023 et que le métissage est une réalité qui nous enchante. Mais ce qui enchante la nation ferait déchanter plus d’un.
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