Publicité
43 ans : plus que l’âge de raison

Le propre de l’homme, c’est d’évoluer ! Il est toujours à la recherche de l’innovation pour améliorer son sort. Surtout pour l’avenir, pour ses enfants.
Quarante-trois ans après l’accession de Maurice à l’Indépendance, le moment est venu de recycler un mécanisme électoral instauré par notre ancien maître colonial qui visait à assurer la représentativité des minorités au Parlement.
Ce modèle a fait son temps et les politiciens mauriciens, en bons élèves, ont perpétué la vieille pratique britannique qui veut qu’il faille diviser pour mieux régner. Ils ont su l’user jusqu’à la corde pour gagner la sympathie de chacune des ethnies de l’île.
A coups de « nu bann » et « bann la », ces politiques se sont attelés à créer l’illusion au sein de leurs « communautés » respectives qu’ils sont leurs plus ardents défenseurs au sein du Parlement. Ce n’est en fin de compte qu’un jeu pervers.
Ne reculant devant rien, ils brandissent de vieilles peurs et font miroiter des promesses, somme toute creuses, pour accéder au pouvoir.
Quand vous vous rendez chez un concessionnaire ou poissonnier, est-ce que vous demandez à savoir qu’elle est sa confession religieuse avant de choisir votre véhicule ou votre fruit de mer ? Quid de votre banquier ? De votre médecin ? Nous réclamons tous les meilleurs produits. Et, de l’autre, c’est la compétence qui prime. Alors pourquoi ne peut-on pas avoir droit à un élu qui en a vraiment dans la tête et qui n’est pas une vulgaire marionnette d’un mouvement socioculturel raciste sur les bords.
Quarante-trois ans — c’est dans moins de deux mois -, c’est l’âge de raison largement entamé. C’est celui de la remise en question. Réfléchir d’abord en tant que blanc, chinois, créole, hindou et musulman et ensuite comme un patriote c’est « has been ».
Il faut se réactualiser, se mettre à la page. Agissons avant tout en tant que Mauriciens. Une nation aquarelle est bien plus belle qu’une nation balkanisée.
Ashok Subron et ses amis de Rezistans ek Alternativ ont bien raison de remettre en question l’obligation de tout candidat aux élections législatives de décliner leur identité ethnique. Sous quelle communauté va se présenter un enfant né d’un couple indo-créole dont les grands-parents sont indo-musulmans et sino-créoles ? Son meilleur atout, n’est-ce pas en fin de compte qu’il est le produit du métissage, ce sang mêlé qui coule dans nos veines et qui fait que nous sommes des Mauriciens à part entière.
Si tout le monde s’affranchit de ces vieilles peurs, demain un Premier ministre ne sera pas forcément un hindou, un Vaish de surcroît. Le « Maraz » Arvin Boolell pourra prétendre à ce poste suprême. Paul Bérenger a été un bon Premier ministre. Pourquoi pas Kee Cheong Li Kwong Wing ? La plate-forme de rétrogrades de vendredi dernier devra aller se faire voir ailleurs.
Une jeune Mauricienne se demandait d’ailleurs pourquoi aucune femme n’y était présente.
Publicité
Publicité
Les plus récents




