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Absence remarquée
C ’est une absence qui continue à intriguer. Le Premier ministre ne s’est pas rendu, comme annoncé, à Maputo pour le sommet de la SADC. Il a choisi plutôt de prolonger son escale dans la capitale britannique. A l’heure où la régionalisation revêt une importance capitale pour le secteur économique, il faut s’interroger sur le sens des priorités du Premier ministre. Il a raté la réunion de la Communauté de développement d’Afrique australe, parce qu’il avait du « unfinished business » à Londres.
Les sources offi cielles n’avancent aucune raison susceptible d’expliquer pourquoi Navin Ramgoolam est resté plus longtemps que prévu dans le pays de transit en route vers le Mozambique. Son bureau affi rme que ce qui l’a retenu à Londres, ce sont des rencontres avec « plusieurs avocats britanniques » pour discuter des Chagos et d’une loi sur les médias. L’effort de communication de son bureau n’a certainement pas convaincu les Mauriciens qui pensent que c’est à Maputo que Navin Ramgoolam devait se trouver le week- end dernier.
Le sommet de la SADC s’est déroulé sur fond de crise malgache. C’est en soi une raison suffi sante pour que Maurice montre un intérêt à cet événement annuel de l’organisation. Le deuxième sujet qui était inscrit à l’ordre du jour de la réunion des chefs d’Etat et de gouvernement de la SADC concernait la crise au Zimbabwe. Il s’agit, là encore, d’un pays auquel nos opérateurs économiques s’intéressent beaucoup. Il est vrai que le sommet n’a pas vraiment avancé sur ces deux dossiers respectifs mais les crises régionales ne sauraient, en aucun cas, nous indifférer.
Le choix du Premier ministre est d’autant plus incompréhensible que son ministre des Finances et celui des Affaires étrangères croient, eux, au potentiel de l’Afrique et renouvellent jusqu’à l’excès leur profession de foi. Ils placent de grands espoirs dans le commerce avec les pays de la région et les projets d’investissements en Afrique.
L’absence du Premier ministre à Maputo peut donner le sentiment que Maurice snobe les rencontres importantes du groupe panafricain.
Les conséquences ne s’arrêtent au champ économique. La solidarité africaine pourrait ne pas se manifester en notre faveur quand nos intérêts sont attaqués, par exemple sur le dossier Chagos.
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