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Absurde
Pravind Jugnauth a été entendu pendant seize heures aux Casernes centrales avant d’être relâché aux petites heures du matin hier. Ce long interrogatoire a un caractère absurde. Il est simplement reproché au politicien de l’opposition d’avoir émis une critique contre une action du gouvernement.
Il est accusé de sédition et on a envie d’en rire. L’opinion publique aura cependant tort de s’arrêter au caractère ubuesque de cette démarche.
La plainte de la ministre Bappoo, qui a tout déclenché, ainsi que la suite policière donnée à l’affaire constituent les symptômes d’un système politique qui se dérègle. Il engendre des actions invraisemblables comme la convocation par la police d’un opposant qui s’oppose au gouvernement.
Il y a lieu de s’en inquiéter parce que les arrestations intempestives et les inculpations provisoires sont désormais des actes répétés, banalisés. A ce rythme, bientôt aucun citoyen qui soit un tant soit peu critique ne se sentira à l’abri de l’arbitraire.
Plus grave, la police semble prête à réagir au quart de tour à la moindre plainte déposée contre un opposant mais devient circonspecte si le plaignant n’appartient pas à la majorité. Fût- il un ancien Premier ministre et ex- président de la République.
Dans la folie qu’engendre l’environnement politique actuel, il est difficile de prévoir l’issue des événements.
Même dans l’affaire Pravind Jugnauth, le scénario n’est pas écrit d’avance. Le dénouement paraît incertain avec la nouvelle tournure que prend le scandale de pédophilie alléguée au MITD. « Jupiter rend fous ceux qu’il veut perdre ! » se plaisait à dire Gaëtan Duval. A la lumière des récents événements, on comprend mieux la sagesse de cet adage.
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