Navin Ramgoolam aime faire des surprises. Une fois de plus, il a choisi d’échafauder dans le secret un projet de grande envergure. Il s’agit de la réforme du système électoral. Un Livre blanc a été annoncé pour la fi n de ce mois, mais nous sommes à la veille de l’échéance et demeurons dans l’incertitude. Le suspense total règne sur l’intention du gouvernement.

Il est normal que la population ait des doutes sur la volonté du gouvernement de moderniser le système électoral. La réforme a trop souvent été annoncée puis reportée. Maintenant, si le Premier ministre joue avec les nerfs de la population et refuse de décrire l’état d’avancement du projet, cela ne peut que générer des interrogations angoissantes.

Navin Ramgoolam pouvait réitérer son engagement à rendre public le Livre blanc et donner des indications sur le calendrier qu’il entend respecter. Il ne l’a pas fait. Aucune clarification n’est fournie, aucune explication n’est donnée sur ce qui se trame. Décidément, le Premier ministre affectionne les scénarios mélodramatiques où le pays reste suspendu à ses lèvres. 

Cette façon de faire procède d’une conception particulière de la démocratie. Dans un pays qui se proclame démocratique, le peuple est constamment informé des activités qui sont menées en son nom. Or, personne ne sait si le Livre blanc sur la réforme sera présenté dans les délais, s’il contiendra une ébauche du projet de loi, et si la réforme sera examinée par le Parlement avant les vacances d’hiver. C’est dans une atmosphère emplie de secrets que le scénario de la réforme se déroule. C’est-à-dire dans le plus pur style ramgoolamien.