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Au-delà des lieux communs

14 juillet 2011, 08:39

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L’époque est vide. Les neurones ont pris des rides. On ne lit plus Le Cid. A la maison, au travail et au volant de sa voiture, on n’a toujours que de vilains tics. Plus vite encore, plus vite toujours. Ici, il n’y a pas de grandes théories éclairées par la lumière du jour. Ici, regardez bien, survivent de sombres pensées qui refusent d’être mises sous le joug. Des pensées qui ne veulent pas perdre du temps avec un scandale, comme celui de MedPoint, qui probablement ne connaîtra pas d’issue. Comme toutes ces affaires qui polluent la vie publique.

Quand on n’est d’aucun temps – ni celui de Navin, ni celui de Paul –, c’est qu’on n’est à la recherche d’aucun rôle. Dès lors, peut-on survivre dans ce monde ? Où on commet des crimes immondes ! Où même des nourrissons et des enfants sont pris pour cibles ! Tout cela fait que notre grande rationalité devient bien risible. Que toutes nos éloquentes analyses paraissent provenir de têtes de linotte. De tout temps, il y a eu de grands esprits pour gloser sur tout et tout théoriser. Ils tracent les chemins de notre pensée. Il ne nous reste plus qu’à gober les vérités révélées. Ces «absolues» supposées immuables et scellées.

Mais, les choses n’ont pas toujours lieu comme prévu. Et notre vie se passe comme dans une revue. Ils nous mettent ainsi une circulation qui nous tourne en bourriques. Ils nous programment un mode de vie répétitif et basique. Ils nous chantent continuellement le progrès de notre pays. Ils cachent cependant de notre vie toutes ces personnes gagnées par la démence. Ces personnes qui tuent et pillent et, cela, toujours de manière plus violente… Tous les jours, dans nos journaux, nous contemplons, impuissants, ces spectacles désolants.

Il faut donc masquer la réalité. Taire les vérités. Alors, ils lancent les semences de la bêtise et de la crédulité. C’est vrai qu’en face de leur virilité, nous sommes nombreux à nous soumettre à leur sévérité et leur austérité. Mais, il y a aussi quelques voix qui peuvent s’élever pour dire leur futilité. Même si, au fond, il y a toujours une majorité de citoyens qui choisissent de vivre dans l’anonymat comme des limaces. Car, il y a cette peur qui s’éveille à la seule pensée qu’ils peuvent être confrontés à la foudre des grands princes.

Aujourd’hui, à l’île Maurice, nous avons finalement fait le choix de vivre dans le pathétisme.