Publicité
Bangladeshi
Comment peut-on à ce point se tromper de débat ? Suite aux violents affrontements du week-end dernier à Roche-Bois, certains n’ont rien trouvé de mieux, que de suggérer qu’il fallait « apprendre notre culture » aux travailleurs bangladais, pour qu’ils puissent s’intégrer à la société.
Qu’est-ce que l’on veut apprendre exactement à ces jeunes hommes et femmes, si ce n’est à respecter la loi du pays qui les « accueille » ? A révérer le dodo – un oiseau mort – et la ravanne – enn lapo mor ? A louvoyer entre les lobbies des socioculturels comme entre les étals des marchands ambulants qui envahissent rues et trottoirs. A comprendre que ek chai n’a rien à voir avec enn ti dite.
La culture a ceci de particulier qu’elle n’est vivante que quand elle est partagée. Et nous qu’allons-nous apprendre de ces ouvriers ? Eux que certains accusent, avec des mots à peine voilés, de venir voler le travail des Mauriciens ?
Apprendrons-nous à respecter ces gens qui travaillent kouma bef, acceptant des conditions que souvent des Mauriciens ont rejetées. Des gens qui vivotent dans des dortoirs, pour un contrat initial de trois ans. Qui, parfois, au lieu du salaire de Rs 10 000 qui leur avait été promis, ne touchent que Rs 4 000. Qui, dans leur temps libre, vont s’asseoir dans l’herbe d’un rond-point fleuri, avec l’illusion d’être dans un jardin.
En fin de compte, pourquoi est-ce que l’on oublie que nous sommes nous-mêmes les enfants de travailleurs étrangers ?
 
Publicité
Les plus récents