Publicité

Bienvenue à Garrod

12 juin 2012, 09:04

Par

Partager cet article

Facebook X WhatsApp

lexpress.mu | Toute l'actualité de l'île Maurice en temps réel.

La politisation de l’université de Maurice pourrait faire une nouvelle victime. Après la démission du Pr Konrad Morgan, exvice-chancelier de l’UoM, qui n’a pas toléré que les politiques se mêlent de la gestion au quotidien de l’université, une nouvelle crise couve à Réduit. Un clan s’oppose avec vigueur à la nomination de l’universitaire britannique Neil Garrod au poste de vice-chancelier.

Pourtant, le choix du Deputy Vice Chancelor de l’Université de Greenwich ne devrait souffrir d’aucune contestation. Il avait surpassé une trentaine de postulants pour décrocher le poste laissé vacant par Konrad Morgan. Son nom a été retenu par le comité responsable des nominations, puis ratifié par le Conseil d’administration de l’université.

Il s’agit d’une désignation qui ne repose que sur le mérite. D’autres critères sont venus brouiller le jeu par la suite. A tel point que l’installation de Neil Garrod à la tête de l’administration de l’UoM est désormais compromise. A quelques jours de l’échéance du délai qui lui est imparti pour signifier son acceptation, il reste en réflexion.

La situation est complexe. Les premières remarques qui ont pu décourager le vice-chancelier désigné sont venues de nul autre que le Pro vice chancelier, Soodursun Jugessur. Ensuite, il y a eu un tapage médiatique occasionné par les dirigeants de la Students’ Union. Ceux-ci ont déclaré sans ambages qu’ils préfèrent voir un Mauricien à la tête de l’université.

Les représentants du personnel académique pensent que les autorités préfèrent traiter avec un Mauricien, car un étranger n’est pas malléable. Les dirigeants politiques sont probablement échaudés par l’expérience Morgan. Un professionnel qui entend gérer l’université sans tenir compte des spécificités mauriciennes ne répond pas aux attentes des dirigeants.

Quant aux étudiants, leur crise de xénophobie fait partie d’un décor qui appartient à une autre époque. Leur comportement ne fait pas honneur à l’enseignement qu’ils reçoivent à Réduit. Comment peut-on, dans un pays qui se veut moderne, remettre en question le principe d’une ouverture au savoir-faire étranger ?

Voilà des étudiants qui n’ont aucune réaction quand des personnalités de la république font des Salamalecs à la reine d’Angleterre, mais qui font preuve d’un soudain sursaut de nationalisme quand il s’agit d’accueillir un professionnel britannique pour diriger l’université.