Davos a pu coûter cher au pays. En tout cas, ce forum mondial qui s’est achevé samedi n’arrange pas nos relations avec les pays de la région. D’une part, il a privé le Premier ministre de l’occasion d’assister à la cérémonie de prestation de serment du nouveau président malgache. De l’autre, des propos tenus par Navin Ramgoolam en marge de la conférence auraient provoqué l’annulation d’une réunion déterminante pour notre offshore.

Un comité mixte, appelé le Joint Working Group, devait se rencontrer à partir d’aujourd’hui dans la capitale indienne pour finaliser les derniers points en litige portant sur le traité de non-double imposition fiscale. Le gouvernement indien a annulé cette réunion. Il a invoqué une raison diplomatique, affirmant que le chef de la délégation indienne est indisponible.

La cause la plus probable de l’irritation indienne tient cependant au ton belliqueux des propos échangés entre Navin Ramgoolam et le ministre indien des Finances à Davos. Le Premier ministre mauricien a notamment dénoncé la lenteur des négociations autour du traité. Il aurait fait comprendre, sans ménagement, que ces tergiversations font peser de graves incertitudes sur les investisseurs.

Sur le fond, Navin Ramgoolam a raison. Il veut que la question soit tranchée une fois pour toutes. Or, les autorités indiennes n’ont pas une vision claire de l’avenir de ce traité. Elles sont tiraillées par différentes forces internes et n’arrivent pas à dégager une position définitive sur cet accord fiscal.

Le traité a certes permis le bond considérable du «global business» chez nous. Mais, l’Inde en a tiré des bénéfices également. Le «Times of India» admettait, dans son édition du 6 décembre 2013 qu’entre avril 2000 et août 2013, «nearly 38% of India’s total foreign direct investments, were via Mauritius».

L’imprudence des uns et l’orgueil des autres vient d’annuler les avancées acquises ces derniers mois. Toutefois, entre «pays amis», les petites blessures devraient se cicatriser sans problème.