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C’est du gag !

11 janvier 2013, 15:35

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Il est des contradictions et des paradoxes qui se cultivent à la pelle à Maurice. Nous citons ainsi souvent en exemple les grandes démocraties occidentales. Nous nous enorgueillissons nous-mêmes d’être un modèle de démocratie pour la région africaine.

Dans un autre registre, nous nous extasions devant les émissions satiriques qui passent sur les chaînes satellitaires. Nous nous gavons également des publications à scandales étrangères. Nous louons le courage de ces journalistes qui enquêtent, entre autres, sur ces politiques qui ne respectent pas les règles du jeu. Bref, nous nous estimons tous très modernes dans nos têtes et dans notre conception de la vie.

Sauf que nous acceptons, sans le moindre sentiment de révolte, l’opacité que nous impose la société dans laquelle nous vivons. Après des décennies de silence, nous nous sommes accommodés d’une norme qui n’est pas normale et de cette doxa qui poussent la société mauricienne vers une sorte de déni.

Il faut dire que cet état des choses est le résultat direct d’une balkanisation de la société. Le clanisme aidant, il n’y a pas d’idées fédératrices. Chacun s’enferme dans son ghetto ethnique et intellectuel. Lorsqu’il y a certains individus ou des médias qui osent dire les choses telles qu’elles sont, rapidement des groupuscules montent au créneau pour dénoncer la stigmatisation des siens.

Comment peut-on dans un tel contexte envisager un destin commun ? Lorsque ce ne sont pas les groupes sectaires qui bloquent la parole et l’action, c’est cet égoïsme qui caractérise toute une partie de la population qui freine un cheminement collectif. Pourquoi se soucier de l’autre. Le  matérialisme et le capitalisme nous ont quelque part dépouillés de notre être.
C’est ce qui explique aussi la difficulté de dire et de se dire. Comment se raconter dans une société dans laquelle on n’arrive pas à se situer? Difficile donc de dessiller les yeux de ceux qui s’obstinent à ne plus vouloir voir et entendre certaines vérités.