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Cadeau empoisonné

19 mars 2014, 07:13

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Cadeau empoisonné

 

C’est une pièce à conviction que la police avait sciemment dissimulée. «Deliberately concealed», s’insurgent les magistrats dans leur jugement concernant l’affaire Duty Free Paradise. La police est accusée d’avoir caché une liste contenant les noms des bénéficiaires de cadeaux offerts par la MDFP à des notables. L’opinion publique est certainement curieuse d’en connaître les détails.

 

Cette liste mérite de faire l’objet de la première PNQ de la nouvelle session de l’Assemblée nationale. Elle pourrait exposer des pratiques de corruption que la bonne société a toujours trouvées plus commode d’ignorer. Mais ça, c’est une autre question ! Appâtée par une «bonne» réforme, l’opposition risque de tomber dans la mièvrerie et éviter les interpellations gênantes pour le pouvoir.

 

Des copies de la liste incriminée circulent dans les salles de rédaction depuis quelques mois mais elles n’ont jamais été authentifiées. Si elles le sont officiellement, cela provoquera une onde de choc dans ce pays, déjà gangrené par la corruption. Des membres du judiciaire, des hauts gradés de la police et des journalistes figurent sur le document fuité.

 

La loi est claire sur l’octroi des cadeaux par des officiers : «Any public official who solicits, accepts or obtains a gratification for himself or for any other person from a person, whom he knows to have been, to be, or to be likely to be, concerned in any proceeding or business transacted or about to be transacted by him, or having any connection with his functions...» commet un délit.

 

Qui nous dira si un officier de la Police des Jeux commet un délit quand il accepte un cadeau d’un bookmaker ? Ou si un dirigeant de la RDA est en infraction avec la POCA quand il est invité à assister, tous frais payés, à la finale d’une Coupe du monde ? Une commission anti corruption revigorée pourra faire ce cadeau au pays .