L’histoire en politique n’est jamais tragique. Les ruptures d’alliance et les raccommodages relèvent d’une rituelle alchimie propre à notre bestiaire politique.

Que le PMSD, le PMXD et le MR se lancent dans un jeu de câlineries politiques n’est guère étonnant. Le vœu était là depuis un bon moment. Il fallait bien qu’il se concrétise. Pour la forme qu’il prendra, c’est une question secondaire.

Certains se hasarderont à de grandes analyses sur ces nouveaux éléments qui permettent de mettre en place de nouvelles équations électorales. Réunification de la famille bleue avec cooptation d’un des «disciples» de Sir Gaëtan Duval, en la personne de Rama Valayden, pour bien faire ces cinq sous qui feront la roupie nationale de Navin Ramgoolam… Les mises en scènes des frustrations et des mécontentements des uns et des autres ont un goût du ressassé. Bref, toutes les lectures sont possibles.

Sauf une!

Celle qui ferait que la politique mauricienne soit moins caricaturale. Soit celle où on verrait réellement des femmes et des hommes débattent des idées. Nos politiques nous assurent qu’ils le font. Pourtant…

Ils dressent leurs listes de candidats en tenant en compte les seules réalités sectaires. Ils remplissent les postes les plus importants selon une grille exhaustive de critères ethniques.

Ils prennent des décisions, à la tête de l’Etat, en respectant scrupuleusement les sensibilités communales de la société mauricienne.

Ils chantent l’unité nationale mais ils parlent des composantes de la population. Comme si la population ne pouvait être une.

Ils évoquent la République mais ils ne la dotent de sens que pour la forme.

Ils se disent des élus du peuple mais, au fond, ils font tout pour que ce peuple mauricien ne soit jamais un peuple des élus…