Des centaines, voire des milliers de vies seront sauvées par une mesure appliquée depuis
peu. Désormais, les diplômés en médecine qui ont terminé leur internat ne pourront exercer qu’à condition de réussir à un examen imposé par le conseil de l’Ordre des médecins. A coup sûr, ce filtre ne laissera pas passer les «docteurs poules».

Les résultats de l’épreuve subie pour la première fois par les internes sont effrayants. 11 candidats
sur 13 ont été recalés. Sans cet examen obligatoire, les aspirants praticiens auraient pu être recrutés par l’État, avec les conséquences que l’on imagine. Ils auraient
alimenté la rubrique des erreurs médicales.

Une catastrophe a été évitée. Mais il y a une question qui taraude les esprits depuis que ces résultats ont été publiés. Combien de médecins issus des mêmes universités que ceux qui viennent d’être jugés inaptes travaillent déjà dans nos hôpitaux ?

La première cohorte des candidats à l’examen de passage ne se composait que de 13 internes.
L’échantillon est trop faible pour donner une indication précise de l’étendue du problème de médecins
inadéquatement formés et qui exercent dans tout le pays. Car, parmi les candidats cette année, on comptait des diplômés issus d’universités de la Roumanie, de l’Ukraine et de l’Inde mais pas
de Chine. Or, c’est précisément le «made in China» qui inquiète le plus. Des institutions chinoises
de niveau douteux accueillent un nombre important d’étudiants mauriciens depuis quelques années.
De plus, il semble que certains généralistes ont découvert un fast-track pour acquérir des diplômes de spécialiste en Chine.

Jusqu’ici, l’on se contentait de sanctionner des médecins insouciants ou incompétents. En mettant en place un examen pour valider les diplômes de médecine, l’on soignera le mal et pas les symptômes.