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Ces dirigeants qui dérangent

27 septembre 2012, 00:00

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« Après plus d’une dizaine d’années d’hésitation et d’études sans suite, les choses sérieuses vont enfi• commencer pour le métro léger » , écrit notre collègue Ronnie Antoine dans l’express.

Toute cette histoire autour du métro léger reflète bien une manière de faire à Maurice. Certes, cette affi rmation est une tautologie. Mais, elle illustre bien une indécision caractérisée de nos gouvernants, quels qu’ils soient. Les mauvaises langues diront même qu’ils ne se décident qu’en fonction de ce que les projets peuvent leur rapporter. Là n’est pas pourtant l’essentiel. Il est ailleurs.

Il est dans une culture. Entre le moment où on se décide à entreprendre quelque chose et celui où on la met en pratique, il y a toujours un temps de tergiversation. Cela est normal. Ce qui ne l’est pas, c’est que des personnes qui postulent à devenir nos gouvernants, donc de prendre des décisions, se signalent surtout par leur flou artistique.

A tel point qu’on a parfois l’impression qu’ils ne sont là que pour nous flouer. On ne prend pas des dizaines d’années pour trancher sur un dossier.

Gouverner, aujourd’hui, c’est réformer. Car, il y a un exercice continuel d’adaptation et de réajustement à faire. Le monde est changeant, nous dit- on. Il est à l’image de l’humain. C’est une aventure qui se réinvente au quotidien. Pour être de la course, il n’y a pas recette miracle. Il faut seulement savoir anticiper. Dans notre vie au quotidien, nous subissons les affres des situations multiples.

Sauf, si l’on fait preuve d’une résolution à toute épreuve. Parfois, il faut aussi faire la démonstration d’une pensée cursive. Ce qui est décidé dans l’instant est exécuté dans l’instant d’après.

Pour nos gouvernants, la logique semble être différente. On serait plutôt dans l’obsession de rechercher le consensus. Paul Bérenger veut d’une réforme électorale. Il a été au pouvoir pourtant, cela ne s’est pas fait. Navin Ramgoolam parle de référendum dans ses programmes électoraux.

Pourtant, jusqu’ici, la population n’a jamais été appelée à donner son avis sur un sujet sensible et d’intérêt national. Dans le fond, s’il leur arrivait de mettre en pratique ce qu’ils nous promettent dans leurs programmes électoraux, on aurait été bien avancé.

Cependant, ce n’est pas dans les intentions que se joue le destin d’un pays. C’est dans les décisions qu’on ose prendre. Parfois, il faut simplement savoir se taire et agir. Dans les parlottes, on perd des fois du temps. Or le temps, c’est ce qu’il faut savoir gérer. Le métro léger nous en ferait gagner beaucoup ! Sait- on véritablement ce qu’on veut ? On ne cesse de construire des routes et on nous annonce chaque six mois qu’on veut importer le modèle singapourien de métro léger. C’est le bêtisier qu’il aime bien nous servir.
 
 
 

Nazim ESOOF