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Ces pauvres profs !

26 mai 2011, 09:09

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C’est un phénomène vieux comme le monde. Ces menaces et intimidations dans les établissements scolaires. Il concerne autant les écoliers, collégiens et étudiants entre eux, que ces derniers à l’encontre du personnel enseignant. Mais, ce rôle de gnome qu’on accorde de plus en plus à l’enseignant signale un profond abâtardissement de la relation prof/élève. Il y a de véritables errements des esprits chez nos jeunes qui poussent les profs dans une forme de psychose.

La récente décision du ministère de l’Education d’exclure deux collégiens et les embardées dont ont fait preuve des collégiens – voire des écoliers – ces derniers temps, démontrent que la situation n’est plus sous contrôle. Ce qui se passe dans nos écoles est en fait l’illustration d’un mal qui gangrène toute la société mauricienne. Il s’agit d’une question de discipline.

Mais, dans le cas de l’école, c’est un fait encore plus grave et significatif. Parce qu’il révèle que des jeunes ne pensent plus que l’école soit un passage obligatoire. Ils prennent ainsi allègrement le risque de l’expulsion.

On a tellement laissé confire dans un registre de mauvais comportements nos jeunes que les protège cahiers de bonnes manières ont volé en éclats. Il n’est plus question de respect de ce relais de savoir que représentait le prof.

Il n’est même plus question de l’épargner afin d’apprendre ce qu’il peut enseigner, puisque l’apprentissage se fait ailleurs, dans les garages des cupides donneurs de leçons dites particulières. Les nostalgiques d’un ordre ancien ont, eux, renoncé à leur conception que les quatre murs d’une salle de classe représentent un lieu sacré.

On est désormais passé à l’heure d’un terrorisme que garantit le jeunisme. Un jeunisme qu’encouragent autant les parents que diverses autorités. Certes, on a changé d’époque. Celle des corrections corporelles n’est plus et ne reviendra plus jamais à l’ordre du jour. Par contre, le fait demeure que le système éducatif mauricien n’offre au prof aucune autre issue que celle de se soumettre à la volonté et aux caprices des jeunes.

A l’heure de la dictature de «l’innocence», il s’agit de trouver des moyens modernes pour encadrer nos profs et dégager une nouvelle mentalité chez nos jeunes. Encore faut-il pour cela que ceux-ci croient en l’école. Or, dans l’état actuel où elle se trouve, cette école peut difficilement provoquer une espérance nouvelle.