Un congrès est organisé par l’aile jeune du Ptr demain. Au programme, on trouve une conference débat animée, curieusement, par Robin Sharma, écrivain d’origine canadienne. Il a récemment sollicité et obtenu la nationalité mauricienne. Il parlera du développement personnel au congrès.

Même si beaucoup de personnes disent apprécier la richesse de ce que l’on appelle la pensée de Sharma, il est difficile de comprendre ce qu’il vient faire dans la galère politique. Lui, qui s’intéresse aux ressorts de l’action humaine et qui vogue sur les nuages, va s’adresser à des activistes politiques réunis à Pailles.

Le néo-Mauricien connaît à peine son pays d’adoption. Ce n’est pas vers lui que peuvent se tourner des jeunes en quête d’une nouvelle vision pour un pays qui sombre à bien des égards. Si l’on cherchait la confi ance en soi ou le bonheur spirituel, l’on se tournerait volontiers vers le gourou du bien-être. Mais un congrès politique traite de sujets plus terre à terre.

Nos jeunes sont préoccupés par des questions d’environnement, de chômage et de formation. Ils ont moins besoin d’un conférencier qui surfe sur la vague de la recherche du mieux-être que d’un leadership politique capable de proposer des projets concrets. Robin Sharma aura beau être un spécialiste de la motivation mais il ne saurait aider les congressistes rouges à faire émerger des projets politiques.

On pourra aussi se poser la question du financement de son déplacement. Combien le Ptr dépensera-t-il pour que ses jeunes puissent écouter les belles phrases du guide ? Une responsible travailliste a jugé cette question irrecevable au motif qu’il s’agissait d’une affaire interne au parti. Sa posture ne peut que renforcer des spéculations autour d’un deal.