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Chelsea est maudit !
O rage, ô désespoir ! Chelsea ne méritait pas ça ! Barcelone revient de loin. Infiniment loin. L’élimination, il l’a bien senti lui parcourir l’échine et lui paralyser la colonne vertébrale la semaine dernière, dans l’enfer de Stamford Bridge… Avant qu’un dernier soubresaut ne réveille miraculeusement le mort ! Le réanimateur des Urgences se trouvant être monsieur Andres Iniesta.
Tous les passionnés de football ont eu mal en voyant la détresse, la colère, l’incompréhension qui se lisait sur le visage des joueurs au coup de sifflet final. Le ciel s’est abattu sur la tête des Blues. Quelle cruelle destinée que celle de Chelsea ! Il a ressenti la même frustration que sa dernière victime, Liverpool, détruit moralement, dans un match tout aussi émotionnel, mais plus prolifique, en quarts de finale retour (4-4).
Roman Abramovich en rêvait tellement de cette Ligue des champions et avait mis tant de moyens… Mais il ne l’aura pas non plus cette année. Faire venir les meilleurs joueurs et les meilleurs entraîneurs de la planète depuis six ans n’a pas suffit.
Sans oublier que la demi-finale de mercredi marque, à mon avis, l’un des plus grands ratés de l’arbitrage dans un match de Ligue des champions avec un aussi grand enjeu. L’arbitre norvégien M. Ovrebo étant passé totalement à côté de son sujet. Un vrai scandale (sans commune mesure avec la décision d’Howard Webb que nous commentions la semaine dernière dans Lékip)…
Si Ovrebo a été mauvais et dépassé par les évènements selon moi, attention de ne pas tomber dans les fumisteries de type The Sun qui pense que l’UEFA fait tout pour qu’un club anglais ne gagne pas la C1 ! Soyons sérieux. N’oublions pas qu’il exclu un joueur catalan à la 65e minute, alors que Chelsea mène 1-0…
Les supporters de Chelsea ne doivent pas non plus oublier que Barcelone était une grande équipe en face. Qui vise un triplé Liga-Coupe du Roi-C1, joue le plus beau football d’Europe depuis une saison complète et n’utilise pas son énergie que pour faire déjouer l’adversaire et chercher le bon contre qui tue. Et si Liverpool et Chelsea maîtrisent à la perfection cette science de l’anti-jeu, ce n’est pas le cas des deux finalistes du 27 mai prochain, Barcelone et Manchester. Tant mieux pour le spectacle !
Le Barça sort aussi grandit de cette partie épique en devenant le premier club depuis 2006 à éliminer un club anglais. Evoluant 25 minutes à dix, la bande à Guardiola prouve au passage que sa réputation n’était pas usurpée et que le fighting spirit n’est pas une exclusivité anglo-saxonne…
Même muselé, Lionel Messi a prouvé dans les rares actions qu’il a eu qu’il est bien le meilleur joueur du monde. Bien que privés de trois pièces maîtresses à Chelsea, les catalans ont joué leur jeu habituel, tournant patiemment au tour du pot pour trouver la faille et frapper au bon moment, sans jamais paniquer. Poussant le vice jusqu’à la 93e minute !
En face, Guus Hiddink a commis des erreurs tactiques en fin de match, preuve qu’il n’est pas infaillible non plus et a montrer trop de frilosité dans le jeu, sur les deux matches, pour espérer mieux. Le coup de génie de Michael Essien (1-0, 8e minute) a failli marcher, pourtant.
A croire que Frank Lampard a raison et que son club est bien maudit en Ligue des champions… Le milieu de terrain anglais disait en effet avant la rencontre de mercredi que : «Nous avons tout gagné en Angleterre. L''Europe est le seul trophée qui se refuse à nous. Je comprends que l'on puisse penser que Chelsea est maudit. Plus les années passent, plus on s'y rapproche, mais on ne gagne pas et on se demande si on va y arriver un jour.»
Une glissade de John Terry aux tirs au but l’année dernière à Moscou, un arbitrage exécrable mercredi à Stamford Bridge, sans oublier toutes les déceptions antérieures en demi-finales : dur, dur l’apprentissage européen pour Chelsea. Un philosophe pourrait répondre que l’argent n’achète pas tout. Et encore moins la chance…
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