Les Mauriciens ont découvert avec effroi le piteux état de la Ring Road, une route qui n’est même pas encore inaugurée. Elle sent encore l’asphalte, mais déjà elle a subi des dégâts considérables. On est donc en droit de se demander qui paiera pour les centaines de millions de roupies qui seront englouties par les crevasses de cette route.

Ces trous béants, qui s’étendent dans toutes les directions, ont d’abord été repérés par des joggeurs. Ceux-ci ont le mérite d’avoir alerté le pays sur ce scandale. Les experts se sont rendus sur les lieux mercredi, mais il n’y a pour l’heure aucun constat chiffré du préjudice. La seule chose dont on est sûr, c’est que les consultants qui en ont approuvé les plans vont coûter cher au pays.

Si elle est réparée, la route coûtera plus cher que ce qui était estimé et sera terminée des années plus tard que prévu. L’État a déjà lourdement investi dans ce projet. Rs 1,2 milliard. Sans compter les Rs 150 millions additionnelles réclamées par les constructeurs.

De la même manière, une erreur des consultants engagés pour le barrage de Bagatelle a fait gonfler le montant de la facture pour les contribuables. Le Bagatelle Dam, qui devait être achevé en décembre 2014, ne sera prêt qu’en décembre 2016. Le design a été revu quand les constructeurs ont constaté la porosité du sol à cet endroit. De ce fait, le coût du projet a été revu à Rs 5,4 milliards, contre les Rs 3,3 milliards prévues.

Cette affaire ramène sur le tapis la question du mode de désignation des consultants. Avec la multiplication d’erreurs de leur part, il est urgent de reconsidérer le processus d’embauche de ces experts. Un consultant de Singapour pourrait apporter des suggestions à cet effet.