Ceux qui croient toujours que la tête de Mookeshwar Choonee roulera dans la sciure devront attendre encore longtemps. Toutes les conditions sont réunies pour qu’il ne soit victime d’aucune sanction quelle que soit la nature du délit commis.

Tout d’abord, il appartient au clan des inamovibles… à celui, majoritaire, de la communauté hindoue à Maurice. Depuis bien avant l’Indépendance, c’est l’étoffe dans laquelle est taillé le costume du Premier ministre : de Ramgoolam (père) à Ramgoolam (fils) en passant par Anerood Jugnauth avec la parenthèse (dans le cadre d’un arrangement) Paul Bérenger.

Ensuite, parce que ses propos n’ont rien de choquants pour ceux qui ont couvert la partielle de Moka/Quartier-Militaire et la récente campagne électorale 2010, surtout les réunions nocturnes ciblées. Que Mookeshwar Choonee se soit laissé aller, qu’il ait fait preuve de dérapage ne constitue rien de nouveau en matière de propos - même outranciers - tenus par quelques extrémistes qui ne doivent leur élection qu’à leur appartenance castéiste et non sur la base de leurs compétences. Car en matière d’incompétence Mookeshwar Choonee n’a pas besoin d’adversaires ou de l’Opposition pour en faire démonstration. Il s’y emploie avec un tel zèle qu’il mériterait une médaille !

Depuis son avènement à la Culture, il a alterné gaffes et bourdes. De la gestion catastrophique du documentaire Paradis en Dey de Jameel Peerally à la censure qu’il a pratiquée à l’égard de Gaston Valayden en passant par le croche-pied à son collègue Vasant Bunwaree sur les livres en ligne, on peut difficilement lui reprocher de ne pas faire preuve de constance et d’enthousiasme.

Enfin, parce que le ministre bénéficie de solides appuis d’un puissant réseau non seulement actif, mais tapageur. A l’instar de ce front rapidement créé pour venir à sa rescousse et pour tempérer la colère du chef.

Avec tout ça, comment voulez-vous qu’on puisse décoiffer Choonee ?