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COI, SADC ou COMESA ?

10 mars 2010, 06:31

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La  visite à Maurice d’Anne-Marie Idrac, la secrétaire d’Etat française chargée du Commerce Extérieur, aura été placée sous le signe de l’intégration régionale. Anne-Marie Idrac a ainsi souligné que des dicussion avaient porté sur l’agenda économique «qui pourrait encore enrichir le travail de la Commission de l’océan Indien (COI)». Car c’est bien à travers la COI que la France conçoit la coopération régionale dans cette partie du monde.

Pourquoi ? Tout simplement parce qu’elle fait partie de la COI, à travers l’adhésion de La Réunion à cette instance qui regroupe également Maurice, Madagascar, les Seychelles et les Comores. L’argument des diplomates français : dans la COI, il existe un équilibre entre les Etats membres et Maurice peut y trouver toute sa place alors que dans le «Common Market for Eastern and Southern Africa» (COMESA) ou la Southern African Development Community (SADC) le poids des pays comme l’Egypte ou l’Afrique du Sud provoquerait un déséquilibre des pouvoirs.

Rien d’étonnant à ce propos qu’Idrac ait mis l’accent sur la nécessité de développer l’axe Réunion-Maurice. Certes 15 % des touristes visitant Maurice viennent de La Réunion et des hommes d’affaires réunionnais ont pu rencontrer leurs homologues mauriciens lors de la visite de la secrétaire d’Etat française. Mais il n’en reste pas moins que les «îles soeurs» se sont toujours regardées en chiens de faïence. Et la tradition se perpétue. Les hôteliers mauriciens ne tiennent pas vraiment à voir les touristes débarqués à Plaisance repartir faire un crochet chez les «bourbonnais», dans le cadre de packages sur la destination océan Indien. De même que les hommes d’affaires réunionnais ironisent souvent sur la solvabilité de leurs cousins mauriciens.

De fait, la France, partenaire de Maurice, c’est avant tout l’Hexagone. D’abord en tant que partenaire commercial et bailleur de fonds, mais également à travers son appartenance à l’Union Européenne. C’est pourquoi la France dispose d’un levier non négligeable pour maintenir l’intégration régionale dans le cadre de la COI. Si d’un point de vue diplomatique Maurice a tout intérêt à rester dans la COI, le pays peut également bénéficier de perspectives de développement économique non négligeables dans le cadre du COMESA et de la SADC. Le COMESA est une zone de libre-échange et une union monétaire est prévue à l’horizon 2025. La Banque de Maurice compense déjà toutes les opérations d’import-export entre ses pays membres. Ce qui constitue un signe de reconnaissance de ses pairs. Au sein de la SADC, le poids de l’Afrique du Sud est évidemment énorme, mais quand on voit le taux de croissance des échanges commerciaux avec Maurice, ce pays apparaît comme un futur partenaire commercial incontournable. Alors COI, COMESA ou SADC ?

Force est de constater que l’adhésion aux trois instances ne peut que se révéler bénéfique. N’en déplaise à certains.

 

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