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Confusion des rôles

25 novembre 2010, 09:28

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Serait-ce une réforme que le ministre des Finances envisage de réaliser mais qu’il n’a pas décrite de façon explicite dans son discours du budget ? Ou serait-ce plutôt une confusion des rôles qu’entretient un organisme
parapublic trop ambitieux. Toujours est-il que la mission que s’attribue le «Board of Investment» (BOI) semble, pour le moins, ambiguë.

Dans une édition spéciale de son journal électronique, publiée le lendemain du budget, le BOI se dit revêtu d’un rôle nouveau : «BOI is thus called to assume the following additional roles : To coordinate the Government economic diplomacy in close collaboration with Ministry of Foreign Affairs, our missions overseas and related promotional agencies…».

Depuis quand le BOI a-t-il été chargé de chapeauter la diplomatie économique et donc le service diplomatique ? On sait que, désormais, tout le service diplomatique est orienté vers la promotion des intérêts économiques. Coordonner la diplomatie économique, c’est donc coordonner le service diplomatique.

Jusqu’à présent, ce rôle incombait au ministère des Affaires étrangères. En vérité, le ministre des Finances n’a pas investi le BOI d’un rôle aussi vaste lors de la présentation de son budget, bien que le directeur de l’institution, Prakash Maunthrooa, soit un dirigeant important de son parti. Pravind Jugnauth a seulement dit que «The Ministries of Foreign Affairs and Finance will work together to build capacity in economic diplomacy in our embassies, to set out the priorities that will be pursued in each country and to implement them.» Il respecte, lui, les convenances.

Il existe effectivement une complémentarité des fonctions en ce qui concerne le ministère des Affaires étrangères et celui des Finances. Mais cela n’autorise pas le directeur du BOI à usurper la fonction du ministre des Affaires étrangères. Déjà, on sait que le Premier ministre a dû apporter plusieurs corrections au discours qu’il devait prononcer, en septembre, à l’Assemblée générale des Nations unies. Il ne serait pas juste à son égard de vouloir, en outre, présenter Prakash Maunthrooa comme le nouveau chef d’orchestre de la diplomatie économique.

Prakash Maunthrooa n’a pas mesuré la complexité de la tâche à laquelle il aspire. L’exercice de diplomatie économique est bien plus délicat que l’organisation de quelques «road shows» qui visent à attirer des investisseurs. Arvind Boolell et Rama Sithanen savent combien le processus de négociations avec l’Inde était diffi cile ces dernières années pour préserver le traité de non-double imposition entre nos pays. Sans l’habileté diplomatique de l’un et la maîtrise technique de l’autre, ce n’est pas sûr que le traité aurait survécu.

Le BOI a raison de dire qu’il faut une meilleure coordination de nos chancelleries et agences de promotion à l’étranger. Mais il doit rester modeste dans ses ambitions.