Nandanee Soornack peut continuer à vivre son conte de fées. Le monde merveilleux dans lequel elle vit depuis dix ans ne s’écroulera pas à la suite des allégations d’Anerood Jugnauth sur l’achat de sa villa. En fait, la jeune femme, que les médias ont tort de cantonner au rôle de simple activiste rouge, sort renforcée de l’épreuve sans avoir à bouger le petit doigt.

Du notaire Didier Maigrot au Premier ministre, Navin Ramgoolam, en passant par des seconds couteaux du PTr et des socioculturels gravitant dans l’orbite rouge ainsi que des conseillers de district, ils ont été nombreux à alimenter sa défense ces derniers jours. Du coup, la dame de Floréal a apporté, sans grands frais, la démonstration de sa puissance.

SAJ avait exprimé des doutes sur la régularité d’une transaction immobilière entre Nandanee Soornack et un grand propriétaire terrien, Didier Maingard. L’ancien président avait émis des soupçons à propos d’un lien éventuel entre la transaction en question et un projet résidentiel de luxe de Didier Maingard à la Mivoie, à Tamarin, sur 291 arpents. Vendredi, le notaire Maigrot soutient avec force : «Il n’y a aucune ambiguïté concernant cette vente dès lors que les actes sont lus dans leur ensemble.» Le lendemain, le Premier ministre évoque l’affaire, pour la troisième fois en une semaine : «Il n’a pas le courage de se rendre à la police.» Il fait référence à SAJ.

Loin d’atteindre l’objectif visé, les propos de SAJ se retournent contre lui. De la même manière que l’erreur commise par Serge Petit lui est revenue en pleine fi gure comme un boomerang. Volant au secours de la dame qui voit en permanence un tapis rouge s’étaler devant elle, le CEO d’Airports of Mauritius avait voulu faire croire que celle-ci «n’avait aucune activité commerciale à l’aéroport». C’était une erreur, devait-il reconnaître quand les médias l’ont confronté aux faits.

Il en portera à jamais la trace. Il reste à SAJ une carte appelée Ganoo. De la façon dont le leader de l’opposition traitera le dossier, ou l’ignorera, se décidera le sort de l’affaire Maigrot. Un Alan Ganoo encore sous l’émotion après les «fl atteries» de Navin Ramgoolam.