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Contre son camp

30 juin 2010, 13:56

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Le Premier ministre se dément lui-même. Il a fait la démonstration, hier au Parlement, que «l’express» n’avait pas épargné de critiques l’ancien chef de gouvernement. Navin Ramgoolam a rappelé, à l’occasion d’une PNQ, un des reproches cinglants adressés par notre journal à Paul Bérenger au moment où celui-ci occupait le poste de Premier ministre. Les travaillistes ont pourtant toujours cherché à créer l’impression que «l’express» avait un parti pris.

Devant des parlementaires ébahis, le Premier ministre s’est mis à citer un article publié dans notre édition du 3 juillet 2004. Ne voulant pas croire ses oreilles, le leader de l’opposition l’a interrompu pour lui demander de préciser le nom du document qu’il citait. Et, là, il devait admettre candidement que le journal en question – qui critiquait la gestion des prisons sous Paul Bérenger - était bien «l’express».

Soit, le journal que son entourage et lui accusent régulièrement de partisanerie. Ainsi, il n’y a pas qu’au foot que l’on peut marquer contre son camp !

Nous avons publié un reportage sur la prison de Beau-Bassin dans notre numéro du 30 juin 2004 et dénoncé la situation chaotique qui y prévalait.

Extraits : «Les hors-la-loi y ont instauré leur propre organisation : drogue, téléphones portables et comprimés psychotropes circulent librement alors que les rapports homosexuels et les jeux ont toujours cours…

Dans cette jungle où sévit la loi du plus fort, certains, surtout les ex-trafiquants de drogue ou leurs anciens bras droits, se sont auto-promus “patrons”. Une bonne part du millier de détenus à Beau-Bassin vit selon la loi du plus fort. Certains prisonniers peuvent se payer tout leur nécessaire pendant leur séjour en prison. Héroïne, gandia, cellulaire, comprimés en tous genres, cigarettes, transistors et billets de banque entrent et circulent librement.»

Le bureau du Premier ministre est mis en cause dans le texte. Paul Bérenger, alors chef de gouvernement, réagit et critique l’article sur la prison de Beau-Bassin. Il concède qu’il existe des problèmes dans les prisons mais soutient que les faits rapportés sont exagérés. Il annonce une «enquête de police» sur le contenu de l’article. Nous maintenons, dans notre réplique à Paul Bérenger, l’intégralité des faits avancés et écrivons ceci le 3 juillet 2004 : «Quelques jours avant la publication de notre article, la Natresa a fait état de ce problème de drogue à la prison et en a publié des statistiques effarantes reproduites dans notre article.

Paul Bérenger estime-t-il que le rapport de la Natresa est également «faux» et «hystérique» ?

Pour nos lecteurs, Navin Ramgoolam n’a fait que confirmer ce qu’ils constatent chaque jour : «l’express» reste fidèle à ses principes et ses valeurs quelque soit le camp politique au pouvoir. Si les travaillistes entendent respecter la cohérence de leurs propres propos, ils doivent reconnaître que «l’express» est le symbole de l’indépendance de la presse mauricienne.