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Contrôler la dette : Une priorité
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Contrôler la dette : Une priorité

Le gouvernement semble afficher une volonté de prendre le taureau par les cornes concernant le problème de la dette de l’Etat et des entreprises publiques. C’est bien.
A 55 % du produit intérieur brut, nous avons de la marge, mais il vaut mieux s’attaquer à ce dossier à temps, plutôt que d’attendre que nous soyons atteints par le syndrome grec. Il vaut mieux anticiper d’éventuels problèmes avant d’être obligés d’augmenter le taux de la TVA ou de prendre des mesures d’austérité pour renflouer les caisses de l’Etat.
Pourtant, Maurice peut réaliser des milliards d’économie chaque année grâce à la lutte contre le gaspillage des fonds publics rien qu’en gérant rigoureusement chaque projet financé par les deniers publics. Le bureau de l’Audit dresse chaque année un bilan édifiant sur la manière dont l’argent des contribuables est jeté par les fenêtres tout simplement par un je m’enfoutisme scandaleux.
Parions que la lutte contre le gaspillage sera une des priorités du consultant recherché par le gouvernement pour l’aider à gérer la dette publique.
En parlant de gaspillage, une des priorités de l’Etat serait de se désengager d’entreprises non stratégiques et dans lesquelles elle n’a rien à faire. Ce ne sont que des niches dont l’utilité première est de servir à caser les petits copains et les colleurs d’affiche.
A titre d’exemple, ce n’est pas le rôle du gouvernement de posséder et de subventionner la Compagnie nationale de transport.
Quand cette entreprise fait des profits, c’est un événement. Au contraire des autres compagnies d’autobus pour qui c’est une routine qui est leur raison d’être.
Nous n’en avons pas fini avec le problème de la dette. Car Maurice a besoin d’investir massivement dans les infrastructures pour maintenir sa compétitivité et se moderniser. Dans son analyse pré-budgétaire, le secrétaire financier, Ali Mansoor, avait estimé nos besoins d’investissements dans les équipements publics à Rs 175 milliards.
Cet argent ne tombera pas du ciel. Certes, on pourra prioritiser nos besoins et faire face au plus pressé d’abord. Mais ce ne sera qu’un pis-aller. Le technicien qui a fait carrière dans les institutions de Bretton Woods avait suggéré une remise en question de notre régime de «Welfare State» en préconisant le paiement d’un «token fee» pour les services de l’Etat comme la santé.
Cette suggestion lui avait valu une réponse foudroyante du Premier ministre, Navin Ramgoolam : Mansoor est un bon technicien, mais la politique c’est nous, avait-il déclaré. Ramgoolam, qui a élargi le «Welfare State» en rehaussant la pension de vieillesse et en introduisant le transport gratuit pour les étudiants et les vieux, comprendra-t-il un jour que Maurice ne peut se permettre de telles largesses, «ad vitameternam» ? A moins de découvrir du pétrole.
En attendant ce jour béni, le pays sera forcé, plus tôt que tard, de faire des arbitrages au nom de l’économie. Dans un monde où l’austérité est le maître mot, la politique économique de Maurice semble anachronique, pour dire le moins. Irrationnel et irréaliste seraient des qualificatifs plus appropriés.
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