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2 avril 2014, 07:24

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Le plagiat est avant tout une faute morale. Un plagiaire s’approprie le bien d’autrui et commet, sinon un délit, un acte contraire à l’éthique et à la déontologie. La faute est d’autant plus grave quand l’auteur occupe un poste qui lui confère une autorité morale. De ce fait, on ne peut minimiser les faits mis en avant dans l’affaire Romeela Mohee.

 

Les faits reconnus sont troublants. La vice-chancelière a co-écrit, en 2012, un article de revue dont les conclusions reprennent, mot à mot, des paragraphes entiers d’un ouvrage académique publié aux États-Unis deux ans auparavant. Les extraits incriminés sont recopiés sans guillemets et sans référence explicite. Le nom des auteurs de l’ouvrage original n’apparaissent que dans la référence bibliographique de l’article.

 

«Est considérée comme plagiat la reprise de six mots consécutifs d’un texte sans citation appropriée», peut-on lire sur le site de la prestigieuse École de Sciences Po. Une définition qui est, du reste, admise par la plupart des universitaires et utilisée par les logiciels de détection de similarités dans des documents. Il en va autrement pour les responsables de l’UoM. Une enquête interne menée à Réduit a conclu qu’il n’y a pas de faute dans l’affaire Mohee.

 

Le plagiat n’est pas toléré par les instances universitaires et les milieux de l’enseignement dans les pays où l’intégrité scientifi que est tenue en haute estime. Les Allemands, par exemple, sont tellement attachés à cette valeur qu’ils ont poussé à la démission, l’an dernier, leur ministre de l’Éducation mise en cause pour plagiat de sa thèse de doctorat.

 

L’affaire Mohee met à mal l’université de Maurice. Pour dissiper le malaise, il serait judicieux de mettre sur pied un comité indépendant pour enquêter sur les allégations qui ont été faites à l’encontre de la vice-chancelière.

 

La dimension morale du problème est à la mesure du respect que devrait commander la première université du pays. Osons aborder le sujet de front.