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Coup de cœur

8 août 2009, 15:39

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Une fois n’est pas coutume. Parlons musique. Plus précisément d’Ayo. Comme pratiquement tous ceux qui ont assisté à son unique concert, le vendredi 7 août, j’ai été conquis.

Non seulement par sa belle voix. Ou encore les textes de ses chansons. Voix et textes s’enchevêtrent dans une rituelle symphonie. Ce qui marque, au-delà du talent et de la musique d’Ayo, c’est la personne.

J’aurais préféré pouvoir faire l’impasse sur le passage d’Eric Triton en ouverture. Notre bluesman a été hallucinant. Il a porté la foule dans une musique qui respire la quotidienneté de la vie mauricienne. Il a fait se lever toute une salle, tout un public qui s’est tenu par la main pour exprimer une unité citoyenne. C’était émouvant. Beau à voir. Sans l’ombre d’un doute. Et puis, l’artiste a tout gâché. Il a fallu qu’il dise sa vénération de Xavier-Luc Duval (XLD), présent dans la salle.

Eric Triton peut avoir des convictions «xavieriste». Il a parfaitement le droit de chanter aux congrès du PMXD. Mais qu’il profite d’une assistance «séculière» pour vanter les mérites de son leader, c’est vraiment pousser le bouchon trop loin. Aussi loin qu’il s’est discrédité. Demandant même aux caméramans de braquer leur caméra sur XLD. Je pense que même ce dernier a dû être gêné par l’exubérance de son homme-lige. Il aurait été d’ailleurs de savoir de ce ministre et autres politiques présents dans la salle comment ils ont réagi lorsque Ayo a fait état de difficultés qu’un de ses musiciens a eu avant de passer les services d’immigration à l’aéroport! Ça, c’est mon coup de gueule.

Mon coup de cœur va à Ayo. Alors que la salle était bien quadrillée entre ceux qui avaient acheté des places à tel ou tel prix, la chanteuse, après quelques minutes sur scène, s’est lancée vers la foule. Loin du public, l’artiste n’est qu’un récitant. Et une bonne partie de l’assistance, au Centre Swami Vivekanda, s’est laissée porter par la magicienne. Se rapprochant de la scène pour une communion d’un ordre quasi transcendantal.

Tout s’est fait dans une simplicité absolue. Belle leçon de partage…