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Crime à l’ICU de Candos
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Crime à l’ICU de Candos
Doit-on s’étonner des décès par négligence médicale dans nos hôpitaux ? Face à la fréquence de ces types de décès, les Mauriciens risquent de ne plus s’indigner. C’est probablement pour cette raison qu’une décision scandaleuse a été prise la semaine dernière à l’hôpital Candos. Décision qualifiée de crime par les médecins de cet hôpital.
L’unité de soins intensifs (Intensive Care Unit, ou ICU) de Candos ne dispose pas, depuis la semaine dernière, de la présence permanente d’un médecin. Du jamais vu à Maurice et dans le monde, car le protocole des unités des soins intensifs est formel au sujet de la présence permanente d’un médecin et ce protocole n’est jamais transgressé.
L’unité des soins intensifs de Candos est la première unité du genre à transgresser une règle sacro-sainte en ayant recours, depuis peu, au système de médecin de garde, notamment l’anesthésiste de service, de jour comme de nuit. Et ce plusieurs fois par semaine.
Or, dans une unité de soins intensifs, chaque seconde compte quand un patient commence à convulser, à présenter des problèmes respiratoires, à faire de la fibrillation, etc. etc.
On prend alors l’énorme risque de voir le patient mourir avant l’arrivée du médecin de garde, si jamais on opte pour la formule de médecin de garde.
D’autant que l’anesthésiste qui est souvent désigné pour être de garde à l’ICU de Candos est souvent pris par des urgences dans la salle d’opération.
Les parents de ceux qui mourront pour cette raison dans l’ICU de Candos risquent de ne jamais savoir que le décès a été causé par cette décision scandaleuse de recourir à la formule de médecins de garde aux soins intensifs.
Du moins c’est ce que croient ceux qui ont pris cette décision.
Ils oublient que les parents de certains malades sont également très au fait des protocoles des unités des soins intensifs. C’est en fait un Mauricien établi en Grande-Bretagne qui a alerté l’express après une visite à un parent admis à l’ICU de Candos.
Ils oublient également que la plupart des médecins et chirurgiens dont les patients se retrouvent aux soins intensifs ont une conscience professionnelle et dénonceront ces décès liés à des décisions qui frôlent l’inconscience.
Ce seront alors d’autres casseroles qu’aura à trainer le ministre Lormus Bundhoo qui cherche désespérément à redresser la barre d’un ministère qui est depuis trop longtemps à la dérive.
On se demande s’il est au courant de cette décision « révolutionnaire » et on s’interroge sur l’identité du haut fonctionnaire qui a avalisé cette décision au ministère de la Santé.
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