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Crise d’orgueil

3 septembre 2012, 07:41

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Le syndicalisme continue à sombrer. En termes d’affluence, les rassemblements organisés par les syndicats durant le week-end ont été un échec total. Si la mobilisation était aussi faible, il faut d’abord l’imputer à l’incapacité des syndicats à unifi er leurs forces.

La galaxie syndicale est aujourd’hui composée d’une communauté hétéroclite. Il s’agit d’un ensemble de fédérations qui ressemble à un panier de crabes. Déjà, la syndicaliste Jane Ragoo anticipait bien l’attrait relatif des syndicats dans l’interview qu’elle a accordée la semaine dernière à l’expresssamedi.

Elle évoque la difficulté des dirigeants syndicaux à travailler en harmonie. « L’unité syndicale est compromise par l’orgueil de ces deux hommes, Reaz Chuttoo et Ashok Subron » , analyse la présidente de la Confédération des travailleurs du secteur privé ( CTSP). Elle affirme que si ces deux dirigeants conjuguent leurs efforts, « ils peuvent faire bouger les choses » . C’est l’aveu d’un échec. C’est à son honneur de le concéder. Chacun sait que si les syndicats représentaient une force réelle, le gouvernement ne serait pas allé de l’avant avec les lois du t ravail jugées répressives. Seul le déclin du mouvement ouvrier a rendu possible l’adoption des lois assouplissant les conditions du licenciement des travailleurs dans une entreprise.

Pour le gouvernement, la situation est idéale. Ayant fait porter le chapeau de l’affaire MedPoint au MSM et ayant entraîné le MMM dans un rocambolesque fl irt qui a écorné son image, il se retrouve face à des syndicalistes en pleine crise d’orgueil, donc inoffensifs. Il peut se permettre d’adopter des lois défavorables aux travailleurs et de reporter des élections régionales sans s’exposer à la contestation populaire.

Le pouvoir doit également se réjouir de constater avec quelle virulence les dirigeants des fédérations de la fonction publique s’entre- déchirent entre eux à un mois de la publication du rapport du PRB. La Government Teachers’ Union ( GTU) vient d’annoncer son départ de la Federation of the Civil Service and Other Unions ( FCSOU). Vinod Seegum estime que les propositions du président de la fédération sont « les unes plus grotesques que les autres » . La discorde au sein du mouvement syndical est un facteur qui va contribuer à appauvrir la qualité de notre démocratie. Mais il n’est pas le seul.