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Culture du travail

23 septembre 2010, 09:00

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Confronté aux spécificités de la main-d’œuvre locale, les employeurs mauriciens se tournent vers l’étranger. L’organisation patronale, la «Mauritius Employers Federation» (MEF) a écrit au ministre des Finances pour exprimer ses craintes concernant le marché du travail. L’offre excède la demande. La MEF demande donc à l’Etat de lui faciliter la tâche et d’assouplir les procédures pour embaucher des ouvriers étrangers.

Les employeurs savent qu’il ne suffit pas d’avoir un cadre légal et institutionnel qui favorise l’activité économique pour garantir la croissance. Encore fautil que la population possède une culture du travail efficiente. Pas forcément une culture qui ressemble à celle des Japonais ou des Coréens, mais au moins des valeurs qui incitent à s’investir, à travailler de manière responsable, bref à vouloir progresser. Or, ce ne sont pas des qualités qui caractérisent nos travailleurs.

La question est sensible et les employeurs parlent à peine de leur volonté d’aller recruter à l’étranger.

Ils ne veulent pas heurter les sensibilités syndicales.

Mais le sujet ne peut plus être évité. Le recours à des travailleurs étrangers est devenu indispensable dans plusieurs secteurs de l’économie.

Disons-le d’emblée : il serait injuste de blâmer telle ou telle catégorie de travailleurs et d’accuser certains d’être plus irresponsables que d’autres. En fait, les cols blancs peuvent, tout comme les travailleurs manuels, ne pas respecter l’assiduité au travail.

Autant, il y a des maçons qui chôment les lundis, autant il y a des cadres des services financiers qui refusent de travailler au-delà de 16 heures. Ils rentrent chez eux au moment où les Etats-Unis se réveillent.

Les syndicalistes vont opposer une forte résistance à la demande de la MEF. Ils ont tort. Comme le souligne Vishal Ragoobur, l’économiste en chef de la MEF, les travailleurs étrangers contribuent à rendre nos entreprises plus rentables et à sauvegarder l’emploi des Mauriciens.

Il est vrai que le secteur de la construction reste le plus touché. Maçons, laboureurs, charpentiers et ferrailleurs deviennent rares. Les entrepreneurs du bâtiment s’en plaignent. Il y a deux mois, l’un d’eux, directeur de «Barus Construction Co. Ltd» (BCC), nous racontait que sur les 25 employés qu’il comptait recruter, seuls cinq postulants se sont présentés.

Bhooshan Ramloll, président de la «Building and Civil Engineering Contractors Association», est catégorique : «Les travailleurs étrangers sont plus productifs.

Sous la supervision du middle-management mauricien, c’est certain que le travail effectué sera d’une très bonne qualité. Les coûts de construction peuvent être plus compétitifs, alors que les coûts d’un projet peuvent diminuer

Entre-temps, Singapour annonce qu’il rouvre les portes de l’immigration. Cette année, 100 000 travailleurs étrangers pourraient être recrutés pour répondre au rebond de son économie. Un modèle à copier ?