Sur les ondes des radios ou dans certains titres de presse, les autorités concernées s’aventurent de plus en plus à parler de la situation à Air Mauritius. «Injoignable», «en comité», «déclaration off record»… C’était les expressions qu’on retrouvait à chaque fois qu’on sollicitait des responsables d’Air Mauritius. Les choses semblent avoir changé.

Xavier-Luc Duval a choisi de communiquer et il entraîne avec lui le Chief Executive Officer, Manoj Ujoodha. Celui-là même qui se murait dans un silence assourdissant. Il fallait bien commencer à dire les choses.

L’impression que laissait la manière de faire de la direction était qu’elle voulait maintenir les informations dans une opacité totale. Depuis qu’il a hérité du dossier, le ministre du Tourisme et des Communications extérieures veut rendre les faits plus transparents.

Dès ce 15 janvier, il annonce donc que la décision a été prise d’annuler les billets d’avion auxquels avaient droit les anciens membres du Conseil d’administration. D’autres décisions suivront. Il faut bien commencer par démontrer que l’effort vient d’en haut. Xavier-Luc Duval en bon communicateur le sait. A Manoj Ujoodha d’enchaîner à présent. Fini la logique des communiqués froids d’Air Mauritius. Il faut bien prendre le risque de s’afficher.

L’Etat veille désormais. Puisque Air Mauritius l’a sollicité pour de nouveaux fonds, il va accompagner les changements de près. Et Xavier-Luc Duval sait que la décision de lui confier le dossier ne relève pas seulement d’une question de compétences. Elle comporte également une dimension politique. S’il est vrai que Air Mauritius se trouvait parmi ses responsabilités, il l’avait jusqu’ici mis de côté. En ayant été explicitement désigné par le Premier ministre pour traiter le cas de la compagnie nationale d’aviation, à la place d’autres hommes forts du gouvernement, Xavier-Luc Duval aura à cœur de démontrer son efficacité.

Encensé pour son travail au Tourisme, plutôt critiqué pour sa gestion du dossier du port, le ministre a l’occasion, avec Air Mauritius, de se signaler et, surtout, de faire un peu d’ombre à quelques pontes de la majorité. Il ne va pas se priver de cette opportunité.

Le point positif: Air Mauritius pourrait en profiter…

Nazim ESOOF