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Démocratie d’opinion

21 janvier 2013, 07:48

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Reconnaître le droit à l’erreur, d’accord, mais peut- on avoir la même indulgence vis- à- vis de la tromperie ? La manoeuvre réalisée par le CEO d’Airports of Mauritius, Serge Petit, jeudi dernier, soulève d’importantes questions sur le devoir des décideurs publics de dire la vérité. Surtout quand il est possible pour eux de bien vérifier les faits avant de les disséminer auprès du public.

Rappelons la séquence des événements de jeudi dernier. Serge Petit déclare lors d’une conférence de presse que l’activiste travailliste Nandanee Soornack n’avait « aucune activité commerciale » à l’aéroport.

Puis, lorsque la presse lui présente des faits établissant le contraire, il s’empresse d’admettre que la compagnie Airway Coffee, opérant dans l’aérogare, « comptait aussi Mme N. Soornack comme actionnaire » . Le CEO a « regretté profondément ce manque de précision » . C’est bien de faire son mea culpa mais cela serait beaucoup mieux de ne pas s’engager dans une polémique de cette nature avant de s’assurer qu’on dispose d’informations confirmées.

En outre, plusieurs titres de presse laissent comprendre que Serge Petit s’est trompé même dans sa mise au point. Il y affirme qu’Airway Coffee est « la seule compagnie parmi celles engagées dans les activités à l’aéroport SSR dont Mme N. Soornack est actionnaire » . Après vérification auprès du Registrar of Companies, il pourrait bien avoir à se fendre d’un nouveau mea culpa.

Volant à son secours, le Premier ministre a tenté, vendredi, de minimiser la « petite » erreur de Serge Petit en la comparant aux rectificatifs qui paraissent de temps à autre dans les journaux. Cette comparaison est un peu grosse à avaler.

D’une part, il y a un CEO qui, délibérément ou pas, participe à une opération de cover- up en distillant une information inexacte. De l’autre, il y a des journalistes qui commettent des fautes parce qu’ils travaillent dans l’urgence et n’ont plus un accès facile à l’information.

Serge Petit ne peut se prévaloir ni de l’une, ni de l’autre de ces excuses. D’ailleurs, ce professionnel respecté n’avait pas à se mêler de la controverse autour de Soornack.

Le public mauricien a trop de maturité pour tolérer la publicité mensongère. Il ne s’agit pas là de dictature des médias mais de démocratie d’opinion.