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Désert politique
Nul besoin de grands exercices herméneutiques pour décrypter les messages des trois leaders des trois partis traditionnels lors de leurs conférences de presse de samedi dernier. Chacun joue sa partition. Cela a provoqué un déluge d’analyses de part et d’autre. Cela en valait-il la peine?
Qu’y a-t-il de nouveau dans cette tentative de Navin Ramgoolam de vouloir créer l’impression qu’il prend de la hauteur face aux turbulences politiques ?
Cela étonne-t-il toujours que Paul Bérenger souffle le chaud et le froid parce qu’il ne sait toujours pas avec qui il va faire alliance ? Quel intérêt à essayer de comprendre les déambulations d’un Pravind Jugnauth ?
Pour ma part, je n’y vois aucun intérêt. En cette période de changement de saison, nous attrapons tous assez facilement la grippe, voire une grosse fièvre. Les virus rôdent. Ce sont ces mêmes virus qui semblent avoir gagné la classe politique. A tel point que certains rêvent d’un retour de sir Anerood Jugnauth à la politique active. Qu’un autre s’imagine Premier ministre pour les 15-20 ans à venir. Qu’un dernier, avant même de contracter une alliance et encore moins d’avoir gagné les élections, négocie pour un poste de Premier ministre sur cinq ans. Que de prétentions !
Tout cela met en relief la pauvreté du débat politique à Maurice. Au risque de démonétiser davantage le landerneau politique, il faut rappeler que celui-ci n’a pas entrepris de grandes réformes depuis plus d’une décennie. La vie politique est, en fait, rythmée à Maurice par les humeurs et les ambitions de quelques leaders. Actuellement se tiennent les primaires en France pour désigner le candidat qui représentera le camp socialiste à la prochaine présidentielle. Même si François Hollande est donné grand favori, l’exercice permet à de multiples voix de se faire entendre et de prétendre au rôle de chef de fi le des socialistes.
Aux Etats-Unis, avant de devenir président, Barack Obama était un illustre inconnu. Dans d’autres pays également, on a pu voir des néophytes prendre d’assaut l’arène politique et s’imposer comme de grands leaders et dirigeants politiques. Ce sont des formes saines de démocratie. A Maurice, nous avons hérité du culte de la personnalité que nous perpétuons. D’où la difficulté aux nouveaux de s’illustrer. Les militants du MMM rêvent de voir le fils de Paul Bérenger hériter du parti mauve. Ils ne conçoivent pas un autre leadership que celui porté par le patronyme Bérenger. Au PTr, si Navin Ramgoolam avait un enfant, nul n’aurait pu contester le fait que le titre de chef de parti lui revienne. Ne parlons pas du MSM et des Jugnauth…
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