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Désolidarisation
La promesse de fidélité est bien fragile en politique. Les récents événements au sein de la majorité gouvernementale en témoignent. Loyauté, respect des institutions, intérêt supérieur de la nation… Toutes les expressions galvaudées reviennent ainsi à la mode ces derniers jours. Et les spéculations s’amplifient. Parce que personne ne sait de quoi demain sera fait, et cela vaut aussi pour les dirigeants politiques, on se lance dans un jeu de supputation. Il demeure certains faits qui sautent aux yeux tout de même.
Aujourd’hui, l’impression que le PTr tenait le haut du pavé, sans partage aucun, s’estompe quelque peu. Le sabbat politique dont jouissait Navin Ramgoolam depuis 2005 semble bien être arrivé à sa fi n même si ce n’est pas de manière irréversible. Dans cette partie de bonneteau, l’une des deux parties peut reprendre la main à n’importe quel moment. Sauf si le MSM poursuit son entreprise de désolidarisation soutenue.
Le feuilleton n’en est qu’à ses premiers épisodes. PTr et MSM se regardent en chiens de faïence. Le coup d’éclat des ex-ministres MSM a été suivi d’un geste fort du Premier ministre, où il fait bien comprendre qu’il ne cédera pas aux pressions du parti Soleil. Mais, tout le monde sait qu’on est dans un psychodrame politique, où seuls priment les intérêts partisans et dynastiques. On retiendra ainsi que Navin Ramgoolam s’est réfugié derrière un simple communiqué pour sa première réaction. Lui qui, lorsqu’il est acculé politiquement, a recours au sarcasme et prend systématiquement de la hauteur pour bien démontrer qu’il est au-dessus de la mêlée. Ce n’est plus le cas actuellement.
Désormais, Navin Ramgoolam campe la posture d’un personnage décati, tant les événements d’une semaine ont bousculé un homme qui aime prendre son temps avant d’agir. Cette fois-ci, l’opinion publique est impatiente. Il faut agir en politique responsable, se décider dans le vif et donner des coups là où il faut... Navin Ramgoolam a pu vanter le fait qu’il a su déployer sa grosse pointure et son calme olympien parmi des malingres. En béotiens, nous dirions plutôt aujourd’hui qu’il se signale par sa vulnérabilité. En politique, il suffit de se croire indéboulonnable pour qu’on se laisse rattraper par la contingence. Une contingence d’autant plus cruelle qu’elle a été orchestrée par un partenaire qui jurait encore loyauté voici une semaine. Mais, les jeux sont loin d’être faits. Il suffi rait que le MSM regagne ses pénates pour que le «mariage de raison» reprenne sa logique. Tout dépendra de ce qu’il adviendra de la dot préélectorale…
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