L ’actualité est riche mais la campagne pour les municipales est pauvre. Le bienêtre des habitants des villes a été le grand absent de la campagne. Dans chaque camp, les dirigeants se sont focalisés sur les scandales du moment. De fait, à quelques jours du scrutin, rares sont les électeurs qui sont au courant du programme des blocs politiques pour les différentes villes.

Le Parti travailliste n’a pas beaucoup parlé de son bilan dans les cinq mairies qu’il a contrôlées avec ses alliés bleus depuis sept ans.

Ce n’était pas un thème de campagne pour les rouges. De toute façon, ils n’auraient pas paru très crédibles s’ils avaient voulu défendre la gestion des maires sortants.

Le PTr a rapidement compris que l’opposition allait capitaliser sur les scandales et, du coup, a choisi une stratégie calée sur la défensive.

Il était continuellement occupé à parer des coups. Cela n’a pas laissé beaucoup de temps aux dirigeants travaillistes pour parler de leurs projets pour les villes.

L’opposition, non plus, n’a pas accordé de l’importance à l’aspect régional de la consultation.

Elle a donné un caractère résolument national aux municipales. Ciblant les abus de pouvoir allégués et ce qu’elle considère comme le dévoiement des institutions, l’alliance MMM- MSM a porté le débat sur le plan de la gouvernance nationale.

Même si elle ne le fait pas explicitement, elle pousse les électeurs des villes à sanctionner le gouvernement central à travers leur vote.

La fi• de la campagne est marquée par l’affaire Cehl Meeah et les directives de l’IBA. Dans le premier cas, le public ignore toujours les cartes dont dispose le député dénonciateur.

On est réduit à spéculer sur les détails de l’affaire.

Dans le second cas, il est encore trop tôt pour savoir comment les citoyens ont digéré le fait que les radios « shall not broadcast any live or recorded phone- in programmes » ayant un contenu politique à partir de la date où les candidatures sont officialisées.

On peut regretter que cette campagne n’ait pas été l’occasion de débattre du sort du Plaza ou de la solution au problème des marchands ambulants ou encore de l’absence d’infrastructures sportives dans nos villes. C’est une campagne détournée par la classe politique.
 
 

Raj MEETARBHAN