Prendre une décision avec trois semaines de retard. Tergiverser alors que la situation exige qu’on agisse au plus vite. Hurler avec les loups pour ensuite se rendre compte que cette attitude équivaut à n’être qu’un mouton. Ce sont là quelques-uns de nos travers bien locaux. Cette semaine, l’actualité nous a permis de les revérifier.

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D’abord à travers Cader Sayed-Hossen. Il y a encore un mois, une seule voix se faisait entendre dans le désert du Parti travailliste. Shakeel Mohamed avait été l’unique élu rouge à prendre publiquement position pour la réforme électorale proposée par Rama Sithanen. Qui avouait, dans la dernière édition de l’express dimanche, qu’il s’entendait trop souvent dire : « Rama, tonn fer enn bon travay me nou pa kapav dir li piblikman. »

Si Cader Sayed-Hossen faisait partie des supporters de l’ombre de la réforme, il est passé dans la lumière depuis vendredi. Dans un entretien accordé au Mauritius Times, le ministre du  Commerce et de l’Industrie lève toute équivoque sur sa position. Il explique ainsi que  l’alternative électorale que propose Rama Sithanen est « nettement meilleure » que le système actuel.

Tandis que Sayed-Hossen parle, Rashid Beebeejaun, le très volubile Reza Issack ainsi  qu’Abdullah Hossen se réfugient dans une posture couarde de ni oui ni non. Ces messieurs pourraient avoir le courage d’afficher leurs convictions profondes face à ceux qui les ont élus. Car leur silence, s’il dure, ne voudra dire que deux choses. Qu’ils n’ont absolument aucune conviction sur la question. Ou alors qu’ils ne sont que de vulgaires opportunistes.

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Les tergiversations semblent également être un way of life que l’on cultive à l’université de Maurice (UoM). A peine un mois après l’annonce de la démission de l’ex vicechancelier,Konrad Morgan, le conseil d’administration de l’UoM décide fi nalement de « move forward » avec le plan de restructuration que le démissionnaire avait défendu auprès des différents partenaires de l’université.

Le diable se niche toutefois dans les détails. Ainsi, il semble que quelques détails du plan Morgan fassent toujours l’objet de discussions. Dans l’édition du 15 janvier, l’express dimanche apprenait à ses lecteurs quelques subtilités sur les rapports de force entre les différentes factions à l’UoM. Et aussi l’évidente sympathie du pouvoir pour l’une d’entre elles. C’est d’ailleurs en partie ce qui avait irrité Morgan au point de claquer la porte.

Son départ, malheureusement, n’arrangera probablement rien et ne sera surtout pas synonyme de trêve à l’UoM. Les mêmes forces conservatrices essaieront de retenir leurs pouvoirs. Les mêmes protégés chercheront à avoir gain de cause en allant chercher leurs soutiens au plus haut échelon de l’Etat. Le Conseil a peut-être l’intention de « move forward ». Mais encore faudra-t-il que lui-même, ainsi que le pouvoir, se donnent les moyens d’y arriver.

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On ne peut pas vraiment accuser le groupe Wanted : 50,000 youngsters to save our future / Azir Moris de se complaire dans des discours de salon. Mais n’empêche, leur manifestation d’hier, qui avait pour but de « Liber MBC », a été tout sauf un succès. Seulement un peu moins d’une centaine de Mauriciens ont jugé utile d’aller protester contre la manie de la radiotélévision nationale d’agir comme boîte à propagande du pouvoir politique en général et du Premier ministre en particulier.

Certes Azir Moris peut, avec raison, justifier son fiasco d’hier en invoquant la léthargie maladive des Mauriciens. Si prompts à râler et pourtant invariablement inscrits aux abonnés absents dès qu’il s’agit de revendiquer publiquement leurs droits. Mais croire que c’est l’unique raison de l’échec serait une erreur. En effet, Azir Moris se laisse un peu trop souvent emporté par son besoin d’action. Quitte à oublier de soigner la réflexion censée la précéder. Azir Moris gagnerait vraiment à penser à cela avant sa prochaine action…