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Démocratisation, version PTr
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Démocratisation, version PTr
Quand le débat approche le fond, il vaut mieux ne pas l’alimenter. Ainsi, quand le Premier ministre reprend ses refrains sur les «médias qui sont financés par le grand capital», comme lundi à Moka, il convient, pour la presse, de garder le silence en guise de réplique. L’opinion publique ne nous pardonnera pas si nous l’encourageons à patauger dans la boue.
Ses propos sur les médias n’appellent pas de réponse. Il faut toutefois remettre les pendules à l’heure par rapport à un autre sujet. Navin Ramgoolam a évoqué la démocratisation de l’économie pour justifier l’octroi d’un bout de plage au pandit Sooryadeo Sungkur à Trou-aux- Biches pour un projet de restaurant. Personne ne peut croire que c’est parce que le religieux en question est «enn ti dimounn» qu’il a obtenu cette faveur. Il s’agit là de contorsions intellectuelles qui visent à nous faire prendre des vessies pour des lanternes.
Chacun connaît le critère partisan pour accéder au groupe privilégié des bénéficiaires de baux. Il suffit, pour s’en convaincre, de relever le dénominateur commun entre les nouveaux locataires des terrains de l’État. De Bangaleea à Woochit, ils ont presque tous une proximité avouée avec le pouvoir travailliste.
Il faut, certes, élargir les opportunités. Mais pas qu’aux affairistes d’État. En tout cas, le slogan que le PTr ressort, de temps à autre, pour appuyer son argumentaire communal n’est pas compatible avec la politique économique qu’il applique. La réduction d’impôt sur les sociétés, de 30 % à 15 %, découle-telle d’une vision de démocratie économique ?
Quand les biens fonciers de l’État sont octroyés aux seuls courtisans du régime, nul ne peut arguer que c’est la démocratisation de l’économie qui est en marche. La démocratisation ne signifie pas le remplacement des barons sucriers par un establishment travailliste accapareur.
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