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Démon de minuit

12 décembre 2013, 09:18

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L’Assemblée nationale a voté dans la nuit de mardi à mercredi une loi susceptible de nous replonger dans l’obscurité des tensions ethniques. C’est, en effet, peu après minuit, que nos députés ont entériné le Sports Bill, réveillant du coup le démon communal.

 

Les députés ont donc approuvé le principe de la relance du foot par le biais d’un retour aux clubs d’antan. À l’époque, les équipes d’élite étaient certes composées de joueurs d’origines ethniques mixtes mais chacune bénéfi ciait du soutien d’une communauté donnée. Pour enregistrer de meilleures affluences dans les stades, les députés prennent le risque d’instaurer une forme d’apartheid dans les gradins.

 

Il faut avoir la mémoire vraiment courte pour ignorer les passions que peuvent déchaîner les matchs de foot entre des équipes comme les Cadets, les Scouts et la Fire Brigade. Avec leur retour sur le terrain, les tensions interethniques vont sans doute s’exacerber.

 

C’est très facile d’aligner des noms, comme l’a fait Shakeel Mohamed au Parlement, pour montrer que ces équipes sont multicolores. Le problème, cependant, n’est pas lié à la composition propre de ces équipes. Quelle que soit l’origine des joueurs que ces clubs recrutent, ils possèdent dans l’imaginaire de leurs supporters une coloration ethnique que l’on ne peut effacer.

 

Le foot emboîtera donc le pas à la politique. Dans les deux champs, des dirigeants construiront leur succès en attisant la haine et en exploitant la peur. Dans les deux cas, un raccourci irréfléchi pousse à instiller le poison des sentiments sectaires pour réussir.

 

Le foot communal et les campagnes politiques «nou bannistes» procèdent de la même logique. C’est le même fonds de commerce qui est exploité. Les violences qui en résultent se ressemblent aussi.