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Des hommes et des idées

9 juillet 2009, 18:53

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Un fort courant d’opinion donne à l’actuel Premier ministre une avance sur son principal challenger, Paul Bérenger. A quoi tient cette perception?

Navin Ramgoolam, à la différence du leader des mauves, est un pilote de courses qui ne roule pas son Aston Martin à une vitesse uniforme. Il peut ainsi se permettre de s’effacer pendant un temps. Ou encore d’appuyer sur l’accélérateur à un autre moment. Sur les routes sinueuses, sa prudence, voire une certaine pusillanimité, légendaire l’amène à un freinage systématique. Alors qu’à côté de lui, la concurrence imprime un rythme égal.

C’est beaucoup des erreurs stratégiques de ses adversaires que le leader du PTr tire sa force que d’un quelconque génie politique. Nous l’avions déjà écrit. De toutes les manières, il est facile d’impressionner les esprits influençables. Et il y en a beaucoup à Maurice.

Mais là où les leaders politiques peuvent se plaindre, y compris Ramgoolam, c’est que les critiques, souvent accompagnées d’une gloriole médiatique, font dans le rejet inconditionnel. On pratique l’antiramgoolamisme comme on pratique, de l’autre côté, la vénération aveugle du ramgoolamisme. Certains politiques savent en jouer. D’autres non.

Mais pourquoi, me diriez-vous, gloser sur ces sujets alors que l’avenir s’obscurcit? C’est qu’il y a une conjonction, voire une fusion, à trouver entre le fond et la forme. La forme, notre Premier ministre la manie avec excellence. Le fond, par contre, et cela malgré ce que croient plusieurs têtes pensantes, ne se limite pas au don de visionnaire du seul Rama Sithanen.

En d’autres circonstances, avec une opposition unie, et Ramgoolam et Sithanen auraient été balayés par un vague de mécontentement. Aujourd’hui, l’imaginaire social mauricien est plutôt endolori et désemparé. Ses gouvernants lui vendent le fameux «feel good factor». Dans un mouvement de lâcheté, tout individu est prêt à se laisser bercer par de telles sirènes.

Mais, dans les faits, les choses se passent autrement.

Nous sommes dans un manège de l’image, de l’interprétation et de la posture. A ce jeu, c’est la communication qui fait l’homme.

Toutefois, nous ressentons aujourd’hui une gracieuse nostalgie d’un contenant qui n’est pas vide de contenu.