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Des interrogations
La police a procédé ces dernières semaines à un vaste coup de fi let qui a abouti à l’arrestation d'' un réseau de trafiquants présumés d’héroïne. Il faut rendre hommage au courage et au dévouement des officiers de l’Anti- Drug & Smuggling Unit pour les résultats obtenus dans cette affaire. Mais tout en reconnaissant leur détermination à démanteler ce réseau, relevons quelques questions qui restent à éclaircir.
Les enquêteurs soupçonnent que l’homme religieux arrêté dans le cadre de cette affaire aurait effectué au moins une dizaine de voyages, transportant des devises non déclarées, vers le Kenya en passant par Dubayy pour acheter de l’héroïne. Or, si son manège a duré si longtemps, comment peut-on expliquer le fait que ni les services d’immigration ni les douaniers n’ont rien remarqué d’anormal ?
De même, on peut se demander comment ce réseau est arrivé à demeurer si discret pour écouler sa marchandise avant la récente opération policière qui a débouché sur la saisie de 12 kilos d’héroïne d’une valeur marchande de Rs 180 millions. Les autorités ne voyaient rien, n’entendaient rien jusque-là ?
Précisément, les recettes de vente de la drogue importée sont à l’origine de bien des questions que l’opinion peut se poser. Une dizaine de voyages, cela fait un chiffre d’affaires avoisinant les Rs 2 milliards. Si cet argent ne provient pas d’un matelas, il laisse des traces.
Personne ne les a décelées ?
Ensuite, il y a l’intrigante question autour des richesses ostentatoires. Une personne qui exerce des activités manuelles peu rémunératrices devrait éveiller les soupçons des autorités quand elle affiche des signes extérieurs de richesse sans proportion avec les revenus que rapporte son métier. Si elle parvient à tromper la vigilance des autorités pendant des années, c’est que le système a des lourdeurs.
Pourtant, la police avait agi promptement pour interroger le père Maurice Labour et le travailleur social Ally Lazer quand ils avaient projeté un fi lm intitulé «Paradian dey» sur la Place de la Cathédrale à Port-Louis le 26 juin 2010. Le fi lm visait à sensibiliser l’opinion publique aux méfaits de la drogue. Le meneur du mouvement contre la toxicomanie et le dignitaire religieux sont-ils aussi dangereux ?
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