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Des voyous en uniforme
Malgré les assurances données publiquement par les hauts responsables de la police à l’effet que les évadés repris ou que ceux qui se sont rendus volontairement ne seraient victimes d’aucunes représailles, d’inquiétantes nouvelles nous parviennent depuis lundi du milieu carcéral.
De sources sûres, nous avons appris que ces prisonniers-là ont été tous transférés à la Bastille ou à Beau-Bassin où depuis, ils sont régulièrement passés à tabac. Un évadé qui s’est rendu mardi a exhibé son dos portant des signes de violence en cour de justice devant une magistrate qui a ordonné une enquête. La femme d’un autre qui a visité son mari à La Bastille l’a trouvé en piteux état… avec le visage complètement tuméfié et surtout incapable de marcher. Un garde-chiourme, sous le couvert de l’anonymat, a raconté, non sans émotion, les scènes de violence dont il a été témoin : des prisonniers avec des membres fracturés, d’autres saignant abondamment… dormant nus à même le sol. Des violences en forme de représailles perpétrées par des hommes encagoulés…. Donc impossible aux victimes de les identifier. Ces brutalités risquent de s’amplifier si personne n’arrête ces voyous en uniforme.
Il semble évident que quelques tapeurs de Beau-Bassin ou de La Bastille veulent régler des comptes. Ils tapent pêle-mêle dans le tas pour faire payer ceux qui s’en sont pris à leurs collègues de Grande-Rivière-Nord-Ouest. Cette réaction est lâche sinon innommable. On n’isole pas des prisonniers sans défense pour les passer à tabac estimant que le port de l’uniforme donne le droit de violer les lois les plus élémentaires : celles des droits humains.
Il est malheureux que se qui se passe derrière les murs de nos prisons échappe au contrôle et à la vigilance de ceux qui ont un minimum d’humanité. Depuis des lustres, des prisonniers – quand ils ont la possibilité – des ex-prisonniers, des travailleurs sociaux et des Organisations Gouvernementales dignes de ce nom dénoncent la brutalité qu’exercent les gardes-chiourmes sur des prisonniers sans défense pour satisfaire des pulsions sadiques.
Nous avons collaboré jusqu’ici avec les autorités policières estimant que c’était notre devoir de faire en sorte que ces évadés regagnent leurs cellules, ceci pour atténuer le traumatisme qu’a connu le pays depuis dimanche dernier et pour prévenir, avec le soutien d’une opinion publique avertie, toute violence à leur encontre.
Or, quelque part, quelques sadiques armés de gourdins se livrent à une basse besogne en toute impunité….
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