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Devoir de modernité
A la tête du nouveau gouvernement, le Premier ministre dit vouloir poursuivre sa mission de rassembler tous les Mauriciens pour relever les défi s des grands chantiers de l’avenir. Il ne s’agit pas simplement d’un programme de cinq ans, mais d’un modèle de développement et d’un projet de société pour durer pendant le XXIe siècle. Diriger un pays, un ministère ou une entreprise pour concrétiser sa vision est un art des plus diffi ciles.
La démarche appropriée est importante pour se donner toutes les chances d’être effi cace dans l’exécution de tout nouveau projet global et sectoriel. D’abord, tout nouveau dirigeant doit connaître la situation réelle de l’institution/organisme/entreprise parapublic, privé ou public — fonctionnement, dysfonctionnement internes et externes – qu’il est appelé à diriger.
Ensuite, il faut bien évidemment intégrer d’une part, les gros nuages à l’horizon de l’environnement économique international et d’autre part, une mondialisation qui se cherche avec le basculement vers l’Asie (Chine et Inde). A l’agenda national immédiat, il y a sur le plan économique, des mesures et initiatives à prendre pour faire face à la sérieuse crise de la zone euro qui affecte directement des pans entiers de l’économie mauricienne. La sagesse veut qu’on repense sérieusement notre modèle et notre stratégie de développement.
Deva Virahsawmy, dans une analyse pertinente, Charting a new course (Le Mauricien du 15/05/2010), soulève des problématiques de fond sur le développement avec une plaidoirie pour Maurice Ile Durable. Avec raison, il soutient qu’une révolution culturelle est essentielle comme condition au succès du MID. Il insiste qu’il faut « move from quick buck mentality » et oppose l’attitude de « cupidity and selfi shness » au « sharing and solidarity ». Il évoque les rapports de Maurice avec l’Europe (de l’Ouest) et l’Asie dans la mutationtransition que connaît le système capitaliste mondial. C’est un processus qui va modifi er, recomposer la structure du capital opérant à Maurice, mettant ainsi un terme à la coïncidence race/classe dans la répartition du gros capital dans le pays.
Dans un monde qui se complexifi e, dans une société où le risque est structurant et structurel, diriger devient un art complexe. V. Mootoocurpen (Journal du Samedi du 15/05/2010) nous rappelle les sept défauts des leaders selon le professeur Sydney Finkiesten : « 1. They see themselves as dominating. 2. They identify so completely with a company that there is no clear boundary between their personal interests and the company interest. 3. They think they have all the answers. 4. They roughlessly eliminate anyone who is not 100 % behind them. 5. They are consummate spoke-persons obsessed with the company’s image. 6. They underestimate major obstacles. 7. They stubbornly rely on what worked for them in the past. »
Des défauts contre lesquels nos leaders devraient se prémunir ! Un peu de philosophie sur l’art de diriger ne peut que faire du bien à un moment où les différentes élites doivent relever le défi de l’innovation, de l’imagination et de la mobilisation.
Vivement qu’elles jouent au mieux leur partition pour contribuer à faire avancer la modernité !
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