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Devrait-on fermer nos cinq étoiles ?

18 août 2011, 04:08

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lexpress.mu | Toute l'actualité de l'île Maurice en temps réel.

Les mauvaises nouvelles continuent à s''accumuler. Et nous ne parlons pas ici du mauvais "telenovelas" politique mauricien. Non il s'agit ici de la conjoncture économique internationale. Après les Etats Unis qui ont perdu leur note triple A, la débâcle en Europe, notre principale marche, s'accentue. Outre les problèmes économiques de l'Irlande, l'Espagne, la Grèce, nous avons appris la semaine dernière que la croissance économique en France a été nulle au deuxième trimestre. Des rumeurs veulent même que les agences de notation s'apprêtent a faire subir le même sort à la France qu'au pays de l'Oncle Sam en dégradant sa note, soit sa fiabilité comme emprunteur.

La France est, rappelons-le, notre principal marché touristique représentant jusqu'à 60% environ du nombre de visiteurs débarquant a l'aéroport de Plaisance. L'heure est grave. Déjà que les hôtels souffrent malgré des chiffres corrects en terme d'arrivée touristique. Mais comme l'a dit Patrice Legris, ancien directeur de l'association des hôteliers, les hôtels ayant pignon sur rue, souffrent de la concurrence des bungalows et autre auberges. Nous n'avons rien contre. La manne touristique doit pouvoir profiter à tout le monde.

Mais si les Français se retrouvent avec moins d'argent, ils ne voyageront plus. Ou alors ils préféreront des destinations plus proches et moins couteuses. L'excellente émission économique française "Capital" nous a appris récemment que le nouvel Eldorado du tourisme pour les touristes européens c'était la Turquie. A quelques minutes de vol de nos principaux marchés européens.

Le problème c'est que depuis la crise économique mondiale de 2007, et même avant, la tendance est au "low cost". Alors nos St-Géran, nos Touessrock ou nos Dinarobin, nous pouvons nous les garder. Quand tout allait bien, ce sont eux qui ont fait la réputation de Maurice comme destination exclusive. Mais aujourd'hui que faire ? Tous les bilans financiers des hôtels se plaignent d'une guerre des prix coupe-gorge. Faudra-t-il donc se résoudre à vendre la destination Maurice, auparavant synonyme de luxe, au rabais ? Les investissements colossaux faits dans nos établissements ne sauraient y faire face financièrement. Cela ne tiendrait pas la route.

Ou alors faudra-t-il attendre que se produise la fameuse diversification de nos marchés touristiques avec la Chine et l'Inde en ligne de mire ? En tout cas de nombreux professionnels du tourisme n'y croient pas trop. Leurs habitudes de consommation étant différentes, cela ne leur profitera pas, estiment-ils.

La MTPA est bien gentille de mettre en avant qu'il y a eu une hausse du nombre de touristes Chinois en juillet. Mais nous sommes encore loin, à des années lumières, de faire des Chinois les remplaçants des touristes Européens sur nos plages. A ce rythme de hausse de la clientèle chinoise, nos hôtels auront eu le temps de mettre la clé sous le paillasson.

Faudra-t-il nous résoudre à revoir notre "business model" touristique ? Et accepter de voir débarquer les touristes sacs a dos. Ces fameux "touristes crevères" que ne voulait pas voir l'occupant actuel du Réduit au temps où il était aux affaires. En tout cas une décision doit être prise. Et vite.

 

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