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Différences de culture

12 juin 2013, 05:26

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Le droit à l’information ouvre des canaux de communication entre les citoyens et l’État. Mais ces voies restent bouchées dans les pays les plus arriérés. Ceux-ci tiennent à conserver hors de portée du public des faits susceptibles d’éclabousser les dirigeants politiques. Dans les pays plus éclairés, les citoyens ont un libre accès aux documents des organismes publics. L’Inde appartient à cette catégorie. Elle dispose d’un «Right to Information Act». Et c’est précisément grâce à cette loi que les dépenses occasionnées par les voyages du Premier ministre Manmohan Singh ont été révélées cette semaine.

 

Aux termes de cette loi datant de 2005 et qui impose la divulgation d’informations d’intérêt général, le Bureau du Premier ministre, en Inde, a rendu public le coût des déplacements de Manmohan Singh : Rs 6 milliards 420 millions. Ces voyages ont été effectués sur une période s’étalant sur neuf ans. Ce chiffre, qui a provoqué un scandale en Inde, sert à démontrer l’utilité d’une loi qui garantit la transparence.

 

Le Royaume-Uni dispose également d’un Code des pratiques d’accès à l’information gouvernementale. Mais, parfois, c’est tout simplement la culture de transparence, et non les contraintes légales, qui explique la propension des Britanniques à communiquer. Cette aptitude à transmettre efficacement aux médias des renseignements s’est encore vérifiée cette semaine. L’express a sollicité, dimanche, le Bureau de l’ Immigration à Londres pour obtenir des détails sur un procès intenté contre un Mauricien devant le tribunal de Southwark. En moins de 48h, l’officier s’occupant des «Complaints Investigation» a fourni l’information recherchée par notre rédaction.

 

Dans le registre de la transparence, Maurice joue des fausses notes. C’est ce que relève le juriste Geoffrey Robertson dans ses commentaires sur le cadre légal régissant les médias chez nous : «However, its media law is undeveloped and anachronistic, full of English criminal offences long ago abolished in the UK, and without any legislative provision for freedom of information».

 

A chacun sa culture, peut-on conclure. Ici, c’est celle du secret qui prédomine. La rétention d’information est la règle. D’ailleurs, une ex-ministre, confrontée à des questions de la presse sur l’affaire Medpoint, avait comparé les journalistes trop curieux à des chiens qui aboient.