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Divorçons !
Le divorce à l’amiable devient une réalité. Enfin, on surmonte l’une de ces innombrables hypocrisies caractéristiques de la société mauricienne. Mais le divorce ne concerne pas que le mariage. Il est temps de divorcer de plein de choses pour rendre un peu d’authenticité à ce pays.
Divorçons donc de ces associations religieuses et mafieuses qui profitent de la crédulité des gens. Des associations tolérées par nos politiques. Associations révélatrices d’une société en quête et en mal de sens. A tel point qu’elle se livre à la médiocrité! Si on est aussi vulnérable, n’est-ce pas parce qu’on est incapable d’une lecture critique de ses propres faiblesses!
Divorçons d’une classe politique qui nous livre un piteux spectacle jour après jour. Injures au Parlement. Débat d’idées au degré zéro. Un landerneau politique qui nous balance dans le vortex de la bêtise. Des femmes et des hommes qui sont incapables de sortir d’un fonctionnement où règnent l’insulte et l’avanie. Pourtant, certains d’entre eux ne manquent pas de qualité.
Mais, pourquoi une fois lancés dans le bestiaire, deviennent-ils si impuissants qu’ils ne font que reproduire les défauts de leurs aînés? Il y a une incapacité à se débarrasser des tropismes qui participent d’un système au service des clans et dynasties. Et ce n’est pas près de changer…
Divorçons aussi de nos chefs religieux. Des dignitaires qui font une lecture doctrinale des textes sacrés. Ils sont, en effet, une majorité inapte à proposer des lectures critiques et sociologiques de la société. Des hommes sclérosés dans le rituel et la forme. Des hommes qui perpétuent la méfiance interculturelle et interreligieuse, même si ce n’est pas fait de manière volontaire. Et si chaque individu, prenant sa distance de ces chefs religieux, inventait sa propre religion? Ne sommes-nous d’ailleurs pas chacun, au fond de soi, une partie de Dieu? Et cela est vrai même pour les plus crapuleux des criminels. Souvent, c’est parce qu’on croit à l’église, à la mosquée, au temple et autres bâtisses dirigées par des hommes qu’on fi nit par s’éloigner de Dieu.
Divorçons de cette école qui abêtit nos enfants. Une école que dénoncent même ses principaux agents. Soit les enseignants et recteurs. Ce n’est pas pour autant que certains d’entre eux ne profitent pas de l’ineptie du système pour faire du profit à travers les leçons particulières. Le 12 mars dernier, on célébrait la fête nationale. Ce jour-là, les garages de certains enseignants étaient bondés de jeunes qui venaient apprendre par coeur les paroles des hommes et femmes qui ont inventé le métier de leçons particulières. Comment ces jeunes-là peuvent-ils comprendre ce qu’est une destinée nationale et citoyenne?
Divorçons enfin d’un pays qui ne cesse de s’enfoncer dans l’inanité. Et là, ce n’est certainement pas un divorce à l’amiable…
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