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Droit de savoir

18 octobre 2011, 08:43

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Avec la rentrée parlementaire, on disposera d’un indicateur fiable de la vitalité de notre démocratie. Si les élus parviennent, à travers les questions aux ministres, à lever le secret sur les abus et les dérapages des autorités, on dira que la gouvernance s’améliore. En revanche, si le gouvernement décide de maintenir une chape de plomb sur les informations qui l’embarrassent, nous saurons que notre république n’a pas perdu son essence bananière.

Il existe plusieurs façons d’éluder les interpellations parlementaires. Certains ministres le font de manière grossière tandis que d’autres se montrent plus subtiles. D’abord, il y a les tactiques dilatoires.

Les ministres s’en sortent en affirmant que les réponses sont en cours d’élaboration. Elles ne sont jamais déposées par la suite. Ainsi, le député MMM Rajesh Bhagwan a porté à l’attention du «Speaker», lors d’un entretien, mercredi dernier, une liste de plus de soixante-dix questions parlementaires qui sont restées sans réponses depuis l’installation du nouveau gouvernement, soit depuis mai 2010.

Chacun contourne les questions à sa façon.

Dans un cas, le Premier ministre a refusé de donner la liste de ses voyages et la composition des délégations qui l’accompagnent à l’étranger, se contentant d’affirmer que ses missions profitent à la population.

Ensuite, il y a le recours à une disposition juridique concernant le statut des compagnies dans lesquelles l’Etat est actionnaire. Par exemple, lors d’un précédent mandat, Xavier Duval donna la réplique suivante au Parlement : «Mr Speaker, Sir, the nature of the present question being put today relates to the day-to-day management of ‘Air Mauritius Ltd’ and I do not consider it appropriate to deal with such matters in this House.»

Il n’y a pas que la culture du secret qui est responsable de l’inefficacité de la tranche réservée aux questions. Il y a également la mollesse des opposants.

Rappelons-nous la configuration de 2009-10.

Le gouvernement se trouvait alors en face d’une opposition loyale, le MSM, et d’un parti d’opposition, le MMM, qui espérait une alliance avec le parti au pouvoir.

On saura, cet après-midi, si nos politiciens ont choisi de s’élever au-dessus des manoeuvres politiciennes pour enfin respecter le droit de la population à l’information.