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Décourager l’effort
A force d’abaisser la hauteur des obstacles, une course de haies finit par devenir une course banale. C’est pourtant ce que les décideurs entreprennent de faire dans le domaine de l’Education. Ils viennent de réviser à la baisse une autre barrière destinée à promouvoir l’effort scolaire. Les conditions imposées aux jeunes souhaitant s’inscrire dans une université sont assouplies. Le HSC n’est plus un passage obligé.
C’est le MMM qui a levé le lièvre la semaine dernière. Le ministère de la Fonction publique n’a pas démenti l’information révélée à ce propos par le député mauve Steeve Obeegadoo. Celui-ci a expliqué que, suite à une circulaire officielle, les certificats de SC et de HSC ne sont plus exigés pour décrocher un emploi public pour lequel un diplôme universitaire est demandé. Bref, on peut être nommé médecin, ingénieur ou enseignant du secondaire dans la Fonction publique sans posséder le SC ou le HSC.
La circulaire du ministère de la Fonction publique datant du 22 novembre 2012 précise que seule la « highest qualification » requise pour un poste donné sera prise en considération lors du recrutement. Ainsi, un jeune ne détenant pas le HSC, mais possédant un BA obtenu grâce au raccourci proposé, par exemple, par l’université EIILM d’Ebène, peut postuler pour des postes prestigieux dans la Fonction publique.
Ce « major change in current policy » – termes utilisés dans la circulaire – profite d’abord à l’EIILM University même si son directeur, Sunil Jeetah, affirme qu’il n’a rien à voir avec la mesure. En tout cas, son « Foundation course » propose justement aux étudiants n’ayant pas les A- Levels réglementaires de poursuivre des cours menant à un diplôme universitaire.
Avant cela, le gouvernement avait abaissé la barre d’entrée en HSC. Désormais, il n’est pas nécessaire de décrocher la mention « credit » dans quatre disciplines au SC pour accéder à la classe de HSC. Ni même trois. Il est possible, sous certaines conditions, d’être promu en HSC rien qu’avec deux « credits » .
Quelqu’un, quelque part, est en train de confondre entre massification et démocratisation de l’enseignement. Entre la qualité de la formation et la quantité des diplômés. C’est- à- dire, entre la pédagogie et la démagogie.
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