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Démissionnez

23 juillet 2011, 14:33

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C’est vrai qu’il n’y a pas de morale en politique. Sinon, il n’y aurait pas eu d’affaire MedPoint. Mais il faut tout de même respecter une certaine éthique. Or, la séquence des événements dans la saga Hanoomanjee montre que les valeurs s’envolent dans ce pays.


Une ministre a été arrêtée. Elle se trouve sous le coup d’une accusation grave et elle choisit néanmoins de rester en poste. Elle crée ainsi un précédent qui marque un grand recul démocratique. Jusqu’ici, tous les ministres qui ont été mis en accusation pendant l’exercice de leurs fonctions ont eu à démissionner.

Certes, il n’y a aucune obligation légale de partir mais, à travers son refus de démissionner, Maya Hanoomanjee rompt avec une tradition de bon comportement qui a toujours été respectée dans notre histoire politique.

Le MSM soutient la ministre parce qu’au sein de ce parti, on estime qu’elle ne saurait être la seule à payer pour la faute présumée. Le MSM veut sans doute entraîner le PTr dans la mêlée.

Personne ne sait, pour l’instant, dans quelle mesure le PTr est impliqué dans l’achat de la clinique des Jugnauth mais on sait que le MSM est parvenu à acculer son allié. Navin Ramgoolam n’arrive pas à trancher. Il n’a pas révoqué sa ministre, ce qui est contraire à ses habitudes.

Navin Ramgoolam est en position de faiblesse. Il ne peut prendre le risque de révoquer Maya Hanoomanjee car les ministres du MSM menacent de démissionner en bloc s’il se résout à le faire. Or, le PTr ne souhaite certainement pas pousser le MSM dans le camp de l’opposition, aux côtés du MMM. Le Premier ministre doit regretter aujourd’hui sa stratégie électorale de mai 2010. En gratifiant le MSM de 18 tickets, il offrait à ce parti les moyens de le mener par le bout du nez.